Engagées dans la lutte contre l’orpaillage illégal, les forces armées en Guyane ont lancé depuis le début du mois de février l’opération KORBO IV. Comme dans toute opération, la satisfaction des besoins en renseignement est une préoccupation majeure. Du 19 au 28 février, un groupe de marsouins du 9e RIMa et de gendarmes s’est lancé dans la reconnaissance de la crique MANA (cours d’eau), véritable voie logistique au cœur de la Guyane.
Le 17 février 2017, cinq militaires de la section commando de recherche et d’action en jungle (CRAJ), quatre plongeurs de combat du génie (PCG) issus du 6e régiment du génie, un infirmier et quatre membres de l'antenne GIGN de Guyane ont été mis en place par hélitreuillage depuis un hélicoptère PUMA sur deux points distincts.
« Pour pouvoir remonter le fleuve, il nous fallait un moyen de transport. Nous avions reçu comme mission de reconnaitre la zone de Saint-Eloi, de nous emparer de pirogues, en mesure de détruire ou saisir tout matériel d’orpaillage à la portée du détachement », explique le sergent Rémi.
L'action, menée simultanément sur deux fronts, l'un terrestre avec les CRAJ et l'autre fluviale, avec les PCG et leurs kayaks, tous deux accompagnés par les gendarmes, fût particulièrement périlleuse. « En forêt ou sur les criques, le milieu guyanais se présente comme particulièrement attachant, voire accrocheur : racines, lianes et autres végétaux pourvus d'épines ont pour fâcheuse particularité de vous enlacer et de vous retenir. »
Le 22 février, les deux équipes font jonction dans la région de « repentir ». La première phase est une réussite, trois pirogues sont saisies sur une zone d’orpaillage illégal. Après plusieurs rotations logistiques pour assurer la livraison de vivres et l’extraction des équipements, la seconde phase a pu débuter. L’objectif pour le groupe était de reconnaitre une partie des 430 kilomètres de ce fleuve serpentant au cœur du département.
Durant six jours, CRAJ, PCG et gendarmes répartis sur les trois pirogues, ont affronté le fleuve aux 99 sauts, plus communément appelé Dame Jeanne, Ikissi, Patawa, Ananas, Gros tigre ou encore Continent : «c’est grâce à une forte cohésion et à la mise en œuvre de toutes les compétences techniques acquises lors des précédentes missions que 35 de ces sauts ont pu être franchis.»
Le 28 février, le groupe est extrait d’un saut rendu infranchissable par une brusque montée des eaux par un hélicoptère PUMA de l’armée de l’air. Le bilan de cette mission est conséquent : 205 kilomètres reconnus depuis la crique Mana, un recueil de renseignements précieux, cinq pirogues saisies et détruites, trois quads, un téléphone satellitaire et quelques grammes d'or saisis.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense