Le 14 janvier 2020, la coordination des moyens aériens et maritimes des forces armées en Guyane (FAG), ainsi que ceux des services de l’Etat a permis le déroutement d’une pirogue de contrebande. Récit d’une manœuvre interarmées et interministérielle.
Dans la matinée, la vedette côtière et de surveillance maritime (VCSM) Organabo ainsi que l’embarcation relève filets (ERF) Caouanne sont en patrouilles à l’ouest. Après une alerte Casa détectant une pirogue lors d’une patrouille de surveillance maritime, les bâtiments mettent directement le cap au large d’Iracoubo.
Il est 12h30 lorsque l’équipe de visite de l’Organabo monte à bord de la pirogue Abuzadinha, bateau de 17 mètres de long et propulsée par un moteur de 150 chevaux saboté par son équipage. A son bord, trois marins d’origine brésilienne, 100 cartons de bouteilles de cachaça, des glacières contenant des aliments divers mais aussi une pirogue neuve d’environ 15 mètres sont trouvés. L’équipage de la pirogue, sans pavillon et sans immatriculation, déclare qu’il effectuait un transit entre Oiapoque (Brésil) et Albina (Suriname), trajet par ailleurs bien connu des logisticiens de l’orpaillage illégal.
En lien avec le Parquet de Cayenne, la décision prise est de dérouter la pirogue vers le port base de l’Organabo, à Kourou. Les trois membres d’équipage de la pirogue sont alors transférés à bord de la VCSM et placés en garde à vue. L’ Abuzadinha est remorquée par la même frégate. La cargaison, y compris la pirogue neuve d’environ 15 mètres, est prise en charge par l’ERF. L’enquête est confiée à la section de recherche spécialisée de la gendarmerie. Ses premiers éléments concluent à du transport de produits de contrebande.
Le convoi est arrivé à Kourou le 15 janvier dans la nuit, après avoir transité de longues heures dans des conditions de mer difficiles. Le capitaine et les deux membres d’équipage de la pirogue ont été directement pris en charge par la section de recherche de la gendarmerie. Finalement, deux membres d’équipage ont écopé d’un rappel à la loi, tandis que le capitaine est passé en comparution immédiate devant un juge dès le lendemain. Cette opération est un succès pour le premier déroutement de l’année, qui a également permis d’entraîner les membres de l’équipe de visite de la VCSM pour les déroutements à venir.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense