La 2e compagnie du 9e RIMa a été déployée dans le cadre de l’opération HARPIE sur le site de Saint-Jean de l’Abounami, le site d’orpaillage illégal le plus important en Guyane. Les garimpeiros y sont résilients malgré les opérations de fouille et destruction qui se succèdent dans cette zone.
La compagnie a été déployée pour détruire un barrage mis en place par les orpailleurs illégaux pour obtenir l’eau indispensable à l’exploitation de l’or et ainsi maintenir le rythme de production aurifère illégale malgré la saison sèche.
Après une intervention des commandos de recherche et d’action en jungle pour sécuriser la zone de posé hélicoptère, l’une des sections de combat d’infanterie s’est emparée très rapidement du site de production principal. Renforcée par un détachement du génie de la 3ème compagnie du 9e RIMa et des plongeurs de combat du génie (PCG), la compagnie a poursuivi ses reconnaissances plus loin tout en poursuivant la fouille du site de production.
Au total, 17 concasseurs ont été trouvés sur zone, certains ont parfois dû être déterrés intégralement. Ces matériels, indispensables aux garimpeiros, permettent de broyer les blocs de quartz sortis des mines et galeries avant d’être passés sur une table de levée pour en extraire les paillettes d’or. Pesant près de 300 kilos, les concasseurs sont régulièrement évacués par héliportage. Lorsque les conditions ne permettent pas une récupération via hélicoptère, les militaires détruisent ou saisissent les axes des concasseurs, ce qui empêche temporairement leur utilisation.
Pour la première fois dans le cadre de l’opération HARPIE, les PCG ont mis en application un nouveau mode de destruction en employant un oxycoupeur, moyen permettant le découpage par fusion. Ce nouveau matériel acquis par le 9e RIMa apporte une capacité de destruction de matériels à haute valeur ajoutée directement sur le terrain. L’oxycoupeur s’inscrit comme un moyen de destruction efficace et facile d’utilisation dans la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane.
En parallèle, plus de 150 kilos d’explosif ont été acheminés par hélicoptère afin de permettre la destruction du barrage illégal. Un cordon de sécurité a d’abord été mis en place autour du barrage et des galeries à proximité afin d’éviter toute intrusion de garimpeiros dans le dispositif avant la mise à feu. Mis en œuvre par les sapeurs de la 3ème compagnie du 9ème RIMa, les explosifs ont totalement détruit le barrage. L’explosion a également causé l’inondation et l’effondrement des galeries du site d’orpaillage illégal.
Cette séquence intense de fouille et destruction s’est poursuivie par une exfiltration sur plusieurs jours. Combattants aguerris, formés à la vie en jungle et aux techniques de combat en forêt, 300 marsouins en moyenne sont engagés chaque jour aux côtés des forces de sécurité intérieure pour lutter contre le fléau sécuritaire, écologique et économique que constitue l’orpaillage illégal.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense