Cette fin de premier semestre 2018 de lutte contre la pêche illicite dans les eaux territoriales comme dans la zone économique exclusive (ZEE) de la Guyane, qui partage ses frontières avec le Brésil et le Suriname, est l’occasion de dresser un bilan des actions de police des pêches menées depuis le début de l’année. Ainsi, les actions conjointes des forces armées en Guyane en liaison avec les autres administrations ont permis le contrôle de 57 navires, parmi lesquels 14 ont été déroutés. 102 km de filets et 52 tonnes de poissons ont également été saisis.
Profitant d’une amélioration des conditions météorologiques en mer, quelques bateaux de pêche brésiliens avaient fait un retour discret début juin pour tenter de piller les ressources halieutiques des eaux guyanaises. Après avoir recoupé tous les renseignements, les moyens maritimes des FAG se sont donc déployés en mer en toute discrétion pour les contrôler.
Tentant de s’opposer aux contrôles qui peuvent entraîner la saisie de leur bâtiment, la réaction des pêcheurs pris en flagrant délit de pêche illégale est souvent très virulente, voire violente. Au début du mois de juin, deux exemples sont venus illustrer cette violence récurrente. Deux équipages se sont violemment opposés par des jets de projectiles et l’utilisation d’objets contondants et d’armes blanches aux opérations de contrôle menées par les équipes de visites des patrouilleurs guyanais.
Signe de l’excellente synergie interadministrations pour lutter contre le pillage de nos ressources, les capitaines des deux tapouilles ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ferme. Leurs bâtiments, deux tapouilles « mères » de premier plan de la flotte des pécheurs de Belém, ont été saisis.
Ce premier semestre se termine sur de bons résultats chiffrés, démontrant l’efficacité des opérations menées par les FAG au côté des autres services de l’État. La neutralisation, voire la destruction immédiate des biens saisis et la coopération avec les pays frontaliers sont d’autres gages de ces résultats.
Mais au-delà, c’est la baisse, voire l’absence de pêcheurs illicites dans les eaux françaises qui vient concrétiser ces efforts : aucune des dernières patrouilles réalisées n’a mis à jour d’infraction à la pêche dans notre zone économique exclusive.
L’opération de police des pêches mobilise l’ensemble des services de l’État. Parmi eux, les éléments navals des forces armées en Guyane (FAG) y contribuent pour une large part en y consacrant 80% de leur activité en mer. Complémentaires et apportant leurs capacités de détection et leur allonge, les hélicoptères Fennec des FAG et un Falcon 50 déployé régulièrement en renfort y participent aussi activement.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense