Du 4 octobre au 10 décembre 2017, 373 marsouins, légionnaires, sapeurs du Génie et aviateurs des forces armées en Guyane (FAG) ont conduit une opération d’envergure contre l’orpaillage illégal à la frontière du parc amazonien de Guyane.
L’objectif de cette opération était, dans un premier temps, de boucler et de prendre rapidement le contrôle des sites de la crique Eau Claire, à l’ouest de la zone d’opération. Avec le soutien des hélicoptères Puma de la base aérienne, les équipes des commandos de recherche et d’action en jungle (CRAJ) et de l’antenne du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (AGIGN) ont été déposées au cœur même de la zone. En parallèle, d’autres éléments s’infiltraient pour interdire les principales voies de sortie. Chaque jour, les comptes rendus des patrouilles communes menées avec les gendarmes ont fait état de saisies et de destructions. Le dispositif de bouclage a porté ses fruits, et les logisticiens sont tombés eux aussi dans les dispositifs d’interception. Le ratissage a permis de découvrir les caches de matériel et de logistiques.
Après trois semaines, la seconde phase a légèrement desserré le dispositif, permettant aux FAG et aux gendarmes d’organiser les relèves sur site, tout en maintenant la pression sur les orpailleurs par une opération de destruction de puits.
La troisième phase, à l’est cette fois, dans la région de Repentir, a repris les principes opérationnels de la première par un bouclage de zone. La section d’aide à l’engagement débarqué (SAED) du 3e régiment étranger d’infanterie (3e REI) a conduit des patrouilles conjointes à la recherche des orpailleurs, de leurs équipements et de leur logistique.
A cette phase s’est ajoutée une autre manœuvre plus au sud, sur les criques et les pistes qui alimentent la zone d’Eau Claire, précédemment visée par le 9e régiment d’infanterie de marine (9e RIMa) et sur lesquelles les flux logistiques avaient repris. 80 militaires et gendarmes agissant depuis Maripasoula ont tenu les points de passage obligés jusqu’au 10 décembre. Après avoir tenté une dernière fois de forcer le passage, les logisticiens adverses ont cessé tous leurs mouvements.
Tout l’éventail des capacités dont disposent les FAG a été employé au cours de cette opération. La présence des spécialistes de la fouille opérationnelle a permis aux patrouilles de descendre au fond des puits pour sortir les équipements cachés. Les moyens de détection de la compagnie génie du 9e RIMa ont rendu possible l’extraction, parfois sous plusieurs mètres de terre, des concasseurs, des moteurs et groupes électrogène. Le soutien logistique apporté par les moyens héliportés de la gendarmerie a complété les missions de la base aérienne 367. Enfin, la connaissance du milieu, qui permet aux militaires des FAG de durer, et la maîtrise du combat à pied ont enrichi cet éventail d’actions.
Au terme de ces semaines d’opération, les orpailleurs illégaux se retrouvent asphyxiés : les plots logistiques ont été fortement touchés, et un grand nombre d’équipements a été saisi ou détruit sur place. Au bilan, l’opération a permis la destruction de 114 puits et de 22 galeries, réduisant les efforts des orpailleurs illégaux à néant.
En neuf semaines d’opération continue, la présence durable des forces armées dans la forêt amazonienne a porté un coup significatif à l’orpaillage illégal en Guyane en contribuant à tarir les flux logistiques des trafiquants, et en assurant la saisie ou la destruction d’un grand nombre de matériel ou d’installations liés à ce trafic. Ces résultats sont le fruit d’une bonne coopération entre les différents services de l’État.
L’opération terminée, les forces armées en Guyane sont maintenant engagées dans une opération Titan de protection du site spatial guyanais pour le tir d’une fusée Ariane 5.
Lancée officiellement par le Président de la République en février 2008, Harpie est une opération interministérielle, pilotée par le préfet de la région Guyane et le procureur de la République. La lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI) est conduite conjointement par les FAG, les forces de gendarmerie, les autres services de l’État (PAF, ONF, DEAL, DOUANE) et le parc amazonien de Guyane (PAG).
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense