FAG : 250e lancement de la fusée Ariane sous protection des forces armées en Guyane

Si habituellement, le dispositif terrestre est aux ordres du 3^e régiment étranger d’infanterie (3^e REI), c’était, cette fois-ci, le 9^e régiment d’infanterie de marine (9^e RIMa) qui en avait la responsabilité. En effet, les quatre délais de report du lancement de la fusée Ariane ont obligé ce régiment à intervenir, les marsouins, devant, à cette date, poursuivre leurs efforts dans la mission de lutte contre l’orpaillage illégal en forêt, HARPIE. Cette capacité des FAG à adapter leur dispositif constitue un véritable atout. C’est pour cela que le 9^e RIMa s’entraîne, en vue de toujours être en mesure d’assurer cette mission comme cela fut déjà le cas en automne 2017, dans le cadre de l’opération de secours d’urgence IRMA.

Ainsi, le régiment a déployé sa 1^ère compagnie sur les chemins de patrouilles à pied mais aussi en quad, en véhicules chenillés BV206 ou en kayak.

La bulle de sûreté aérienne, placée sous commandement de la haute autorité de défense aérienne, le commandant de la base aérienne (BA) 367, regroupe les hélicoptères Fennec, armés de tireurs d’élites ainsi qu’une batterie de missiles sol-air Mistral. Le tout est renseigné en permanence par les contrôleurs du centre de contrôle militaire. La projection d’un élément d’intervention est également rendue possible grâce aux hélicoptères Puma de l’escadron de transport 68 (ET 68) de la BA367.

Enfin, en mer, le patrouilleur Antilles-Guyane la Résolue et la vedette côtière de surveillance maritime la Mahury ont assuré la protection au large du centre spatial guyanais (CSG).

Ainsi, le soir même, à 18h23, à Kourou, après 150 heures de déploiement sécuritaire en continu, les militaires ont vu la fusée Ariane décoller en emportant avec elle deux satellites de télécommunication. Il aura fallu toutes les qualités d’adaptation des bureaux opérations des unités FAG, de l’état-major interarmées ainsi que de nombreuses réadaptations du dispositif pour remplir la mission TITAN.

Le lancement a été un succès mais pas de temps mort pour l’activité opérationnelle des FAG. La compagnie d’infanterie qui était hier sur TITAN est déjà réengagée en forêt dans le cadre de HARPIE avec le soutien des Puma de l’ET68. Les bâtiments, eux, sont toujours déployés en mer pour la sauvegarde des ressources halieutiques et les vecteurs de la BA367 appuyés par le centre de contrôle militaire, assurent sans relâche la posture permanente de sûreté de l’espace aérien guyanais.

L’une des missions principales des FAG est de participer à la protection hermétique du CSG. Le dispositif, mis en œuvre dans les 24 heures ayant précédé la date initiale du lancement a pour vocation de préserver la zone et les abords du pas de tir de toute intrusion.

Cette opération de sécurisation du CSG porte, depuis avril 2008, le nom de TITAN qui fait référence au plus gros coléoptère de Guyane et du monde, le Titanus Giganteus, évoluant de manière agile dans les trois dimensions : terre, air et mer.

Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.