L’adjudant-chef Sébastien, chef d’équipe NEDEX (neutralisation, enlèvement, destruction des engins explosifs), a reçu le 7 décembre 2020 la croix de chevalier de la Légion d’Honneur des mains du vice-amiral Jean Hausermann, commandant supérieur des Forces armées aux Antilles (FAA). Une occasion de revenir sur son parcours et sur les particularités du métier de démineur.
Vous venez de recevoir la légion d’honneur. Qu’est-ce que ça vous évoque ?
« Je prends cela comme une marque de reconnaissance par rapport aux missions que j’ai effectué et les étapes que j’ai franchies tout au long de ma carrière militaire. Je le dois à mes subordonnés, mes camarades et mes chefs qui ont su me faire confiance durant toutes ces années, et parfois dans des situations difficiles. »
Parlez-nous de votre parcours et de vos missions actuelles.
« Je me suis engagé comme militaire du rang, il y a 22 ans dans l’arme du génie en tant que sapeur démineur. Après avoir évolué dans mes fonctions au sein des compagnies de combat des régiments des forces (31e Régiment du génie et 17e Régiment du génie parachutiste - RGP), je me suis spécialisé dans le domaine NEDEX. Ce métier d’expert en déminage consiste à éliminer toute forme de menace liée aux engins explosifs sur le territoire national mais aussi en opération extérieure. Les groupes terroristes ont souvent recours à l’emploi des engins explosifs improvisés (également appelés IED- improvised explosive device) contre les forces militaires déployées sur les théâtres d’opération. Nos actions sont donc essentielles pour permettre une liberté d’action, c’est-à-dire la manœuvre des unités.
Depuis 2018, je suis affecté aux FAA en tant qu’équipier d’élément opérationnel de déminage et de dépollution (EOD) au sein du Groupe régional d’intervention (GRIN) NEDEX. Basés à Fort-de-France, nous sommes une équipe de quatre spécialistes de l’armée de Terre, un spécialiste de l’armée de l’Air et de l’Espace ainsi qu’un plongeur démineur de la Marine nationale. Nous intervenons toute l’année 24h/24 sur les zones militaires comme dans le domaine civil sur réquisition ou demande de concours du Préfet. En dehors de nos missions principales qui regroupent toutes les interventions sur IED et IMEC (intervention sur munition et explosif conventionnels), nous effectuons également des sensibilisations et des formations au profit des militaires et civils ainsi qu’aux différents organismes de l’État (préfecture, aéroport, douane, gendarmerie). »
Pourquoi vous êtes-vous engagé ?
C’est peut-être une réponse classique mais porter l’uniforme était un rêve d’enfant et j’ai toujours eu le goût de l’aventure. J’ai donc trouvé ce que je cherchais dans l’institution militaire et mon métier de démineur.
Quelle est la période la plus marquante de votre carrière de militaire ?
La période la plus marquante est mes années passées en tant que chef de section de combat au 17e RGP. J’ai eu la chance de participer à des opérations incroyables. Ces souvenirs resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Durant les dernières années passées au sein de cette unité, j’ai également pu mettre à profit mes compétences de spécialiste EOD en étant rattaché à plusieurs reprises lors de missions à l’étranger au Commandement des opérations spéciales (COS).
Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier ?
Le métier de démineur est un métier exigeant qui demande de la rigueur dans les gestes à accomplir et les procédures à appliquer. On doit être capable de se remettre en question en permanence car nous n’avons pas le droit à l’erreur. C’est d’ailleurs pour cela que l’entraînement prend une place importante dans notre quotidien afin de maintenir nos compétences.
Parlez-nous des qualités requises.
Bien évidemment, comme chaque militaire, il est essentiel d’avoir une bonne aptitude physique et mentale car il faut savoir gérer ses émotions et son stress.
Les 1 000 militaires des FAA garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Ils constituent un dispositif interarmées de premier plan sur le théâtre Caraïbe, en coordination avec les forces armées en Guyane. Aux Antilles, les forces armées assurent des missions de souveraineté et de coopération régionale, et conduisent trois missions spécifiques : l’action de l’Etat en mer, sous l’autorité du délégué du Gouvernement pour l’action de l’Etat en mer afin de combattre efficacement le narcotrafic en mer et de coordonner la mise en œuvre des plans d’urgence en mer ; le secours aux populations en cas de catastrophes naturelles ou de situations humanitaires graves dans la zone ; la participation à une opération militaire dans un environnement national ou multinational comme à une évacuation de ressortissants.
Sources : État-major des armées
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