Le bâtiment de projection et de commandement Mistral et sa force de réaction embarquée ont participé à la troisième et dernière phase de l’exercice interarmées et interministériel « Caraïbes 2014 », engageant les Forces Armées aux Antilles (FAA) pour son volet militaire.
Fondé sur un scénario de secours à la population à la suite d’une catastrophe naturelle, l’exercice « Caraïbes 2014 » a engagé plus de 1 000 militaires aux côté des acteurs de la sécurité civile, permettant ainsi à chacun de travailler dans le domaine clé de la coordination.
Après les premières secousses, une première reconnaissance aérienne fait état de nombreuses victimes et dégâts matériels très importants (routes coupées, immeubles et maisons effondrés, réseaux d’eau potable endommagés, réseaux électrique et téléphonique partiellement détruits, etc.). Devant l’ampleur de la mission à réaliser pour venir au secours des populations sinistrées, le préfet de région et le préfet du département de Guadeloupe demandent aux Forces armées aux Antilles de prendre en compte le dispositif de secours.
« Mistral Galant » : Le Mistral en renfort
Les autorités antillaises réalisent alors rapidement un bilan des moyens nécessaires et demandent des renforts au Centre de Planification et de Conduite des Opérations (CPCO). Celui-ci prend la décision de dérouter le bâtiment de projection et de commandement Mistral, alors en patrouille au large de l’Afrique de l’Ouest, afin de l’intégrer dans l’opération. Dès son arrivée sur zone le 17 mai, le Mistral déploie sa batellerie et les hélicoptères embarqués au sein du groupe aéromobile de l’aviation légère de l’Armée de terre. Avec la mise en œuvre rapide de ces moyens, 150 marsouins de la 9ème brigade d’infanterie de marine et une trentaine de véhicules logistiques sont débarqués sur Marie Galante. Pendant trois jours, ils remplissent de nombreuses missions : recherche de victimes bloquées sous les décombres, sécurisation des sites névralgiques, distribution de fret humanitaire, aménagement de camps de réfugiés, participation au déblaiement et au début de la reconstruction des infrastructures prioritaires. Pendant ce temps, opérant depuis le Mistral, les chalands de transport de matériel, l’engin de débarquement amphibie rapide, ainsi que les hélicoptères Puma et Gazelle acheminent du fret humanitaire vers l’île: tentes, lits en toile, vivres et eau pour les sinistrés.
Soutien médical sur tous les fronts
L’ensemble du personnel médical du Mistral est également mobilisé. Des infirmiers et médecins du bord, dont cinq médecins-stagiaires, viennent renforcer les trois postes de secours de l’île. Les blessés affluent en grand nombre ; ils sont orientés, pris en charge et évacués vers les hôpitaux de l’île qui se trouvent rapidement saturés. Les plus gravement atteints sont transportés vers l’hôpital de chirurgie de « stabilisation » (ou « rôle 2 ») du Mistral, par un engin de débarquement équipé en poste médical mobile ou par hélicoptère.
C’est dans le cadre de ce volet sanitaire de l’exercice que, le 19 mai, une dizaine de membres du SAMU de Guadeloupe est venue échanger avec les équipes médicales du Mistral, pour apprendre à mieux se connaître, afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle commune en cas d’engagement réel.
Cet exercice illustre la pertinence de l’Organisation Territoriale Interarmées de Défense (chaîne OTIAD). Cette chaîne permanente, structurée en miroir de la chaîne décisionnelle gouvernementale et préfectorale, permet d’assurer la veille sur l’ensemble du territoire national, ainsi que de planifier et conduire les engagements des armées sur le Territoire national (TN). Ces engagements s’inscrivent en complément ou en renfort de l'action des autres ministères et des collectivités territoriales. L’aide à la population en cas de catastrophe naturelle en est un des exemples. L’OTIAD conduit également d’autres missions, telles que le renforcement de la sécurité des grands événements, la lutte anti-terroriste (dispositif VIGIPIRATE) ou encore la lutte contre les activités illicites (à l’instar de l’opération HARPIE en Guyane).
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense