Tchad : Dans la peau d’un réserviste chirurgien-dentiste.

En 1982, à l’issu de son service militaire effectué à Karlsruhe en Allemagne, à 60 km au nord de Strasbourg, il signe un contrat de réserviste. Dans le civil, il exerce son métier dans un cabinet dentaire strasbourgeois.

En 2001, il est convoqué, pour la première fois, par l’école interarmées du renseignement et des études linguistes (EIREL) - aujourd’hui le centre de formation interarmées au renseignement (CFIAR) – à Strasbourg pour y créer un cabinet dentaire.

Il est rappelé en 2007, pour servir quelques jours par mois au cabinet dentaire du camp d’Oberhoffen à Haguenau en Alsace au Centre médical des armées « Le fait d’exercer ailleurs que dans mon cabinet est très enrichissant, cela me permet de garder un contact avec le milieu militaire et de travailler dans une autre ambiance. »

Il effectue actuellement au sein de la force Epervier sa première opération extérieure « J’ai dû m’adapter sur plusieurs points en local sur les pathologies, le rythme soutenu des consultations et en métropole sur la continuité de mon cabinet en trouvant un remplaçant. »

A N’Djaména, à l’intérieur de son abri technique modulaire dentaire, véritable cabinet dentaire de campagne, il dispose de matériels de pointe. « J’ai beaucoup de chance de disposer de matériels de qualité et très complet car je rencontre beaucoup de patients avec des pathologies très variées : abcès dentaires, dents cariées ou fracturées. Pour les cas les plus lourds, la proximité avec l’antenne chirurgicale aérotransportable, me permet de participer en étroite collaboration avec les chirurgiens, à des chirurgies sous anesthésie générale, au bloc opératoire. ». 

Lorsqu’il n’est pas à N’Djaména, il se rend auprès des détachements françaises de Faya-Largeau et d’Abéché. Le 25 février 2014, il s’est rendu à l’orphelinat de Batha à N’Djaména pour effectuer des soins de bases aux enfants. « J’ai vu des jeunes enfants qui attendaient en file indienne pour se faire soigner sur le fauteuil de campagne que nous avions préparé ».Muni de sa valise contenant son matériel, le lieutenant-colonel Jean-Christophe a soigné une vingtaine d’enfants en procédant à des détartrages, des extractions ou des traitements de caries.

Pour le lieutenant-colonel de réserve Jean-Christophe, cette opération extérieure est un vrai challenge : « Il a fallu entre autre que je trouve un remplaçant pour mon cabinet, que j’explique à mes patients mon absence et mes choix. Mais si je devais retenir une chose de ce détachement, ça serait la reconnaissance des populations. Ils comptent vraiment beaucoup sur nous et c’est une vraie satisfaction personnelle de pouvoir leur rendre service. » Dans quelques semaines, il rejoindra la France avec des souvenirs uniques d’une expérience rarissime.