Depuis le 4 mars 2013, le caporal Marlène est en mission au Tadjikistan au sein du détachement air de Douchanbé. Elle participe à la mission de réfection de l’aéroport international civil de Douchanbé en tant que conducteur d’engins. En France, elle est affectée au 25e régiment du génie de l’air (25eRGA), à la 2e compagnie de Mont-de-Marsan.
En 2002, baccalauréat de comptabilité en poche, Marlène s’oriente vers une voie totalement opposée : « Etre derrière un bureau ne me convenait pas. Ce que j’aime c’est bouger, être active». Durant ses études, elle a d’abord opté pour un contrat de réserviste dans la gendarmerie. Cette expérience lui a donné le goût de l’aventure et a confirmé son attrait pour le métier de militaire.
Elle a ainsi décidé de pousser la porte d’un centre de recrutement (CIRFA). Rapidement elle s’est engagée comme ingénieriste sur finisseur au 25e RGA. Autrement dit, en tant que conducteur d’engins de travaux publics. Les missions qu’elle effectue consistent à la rénovation ou à la construction de pistes d’aviation.
Depuis 2004, dans le cadre des accords de coopération qui lient la France et le Tadjikistan, les sapeurs du 25e RGA entretiennent les surfaces aéronautiques de l’aéroport civil de Douchanbé. Pour le caporal Marlène, c’est son troisième mandat : « j’y suis venu en 2009, en 2010 et en 2013. Toujours dans la même fonction. Nous avons déjà rénové différentes parties ; des pistes mais aussi des parkings pour le stationnement des avions. C’est grisant de voir les résultats avant-après ; chaque étape : la déconstruction, la démolition, le résultat final mais surtout de savoir que c’est notre œuvre…»
« Aujourd’hui, nous commençons la pose d’enrobé sur la planche d’essai qui nous permettra de tester la mise en œuvre avant l’enrobage des surfaces aéronautiques de la bretelle Delta du taxiway. Notre plus gros chantier du mandat!» ajoute Marlène.
Les travaux ont débuté le 2 mai dernier. La bretelle Delta présentait de nombreuses fissures. Après la déconstruction et l’aplanissement de la zone, le génie doit maintenant déposer l’enrobé. Le caporal Marlène confie : « Ça fait plus de 15 jours que nous attendions de pouvoir débuter. Malheureusement, la météo n’est pas toujours en notre faveur… nous sommes dépendants du temps ! Il pleut, alors le chantier est repoussé car le terrain est trop humide et ne permettrait pas de réaliser un travail parfait ». Les aléas climatiques posent des difficultés, mais dès que cela est possible, tout s’accélère. Elle ajoute d’ailleurs : « Ce matin j’ai commencé à 4 heures 45 et je viens seulement de terminer ; il est 13 heures 30. Nous avons déposé 360 tonnes d’enrobé mais ce n’est pas une grosse quantité car c’est la partie test avant la mise en œuvre réelle. Les jours suivants nous déposerons plus du double !».
Malgré la chaleur de 45°C, Marlène garde le sourire. Elle travaille avec deux autres militaires de son unité, les régleurs. « Ils sont situés sur les côtés de l’engin. Ce sont eux qui contrôlent la hauteur quand nous posons l’enrobé, c’est un travail technique qui ne laisse pas de place à l’amateurisme ; c’est une question de sécurité ». C’est un travail méticuleux.
Marlène a su faire sa place dans ce milieu plutôt masculin. « Dans mon régiment nous sommes peu de femmes à occuper ce genre de poste, mais finalementça a été facile pour moi. D’abord parce que mes camarades sont ouverts d’esprit, mais surtout parce qu’ils savent que je peux faire la même chose qu’eux. Nous sommes soudés. J’aime cet esprit de cohésion, ça correspond à ma personnalité!»
C’est avec nostalgie que Marlène évoque ses missions sur l’aéroport. Aujourd’hui, elle sait qu’elle participe aux derniers moments de la vie du détachement français de Douchanbé. Elle a connu une des périodes où tout se mettait en place. C’est avec regret qu’elle évoque sa dernière mission ; elle sait qu’elle ne reviendra plus ici : « Depuis 2004, nous rénovons des parties de l’aéroport, la mission a toujours été la même pour nous, mais aujourd’hui le contexte est différent ! Nous savons que nous partirons en 2014. D’ailleurs, notre travail quotidien est de rénover les pistes, mais en parallèle nous démontons notre ancienne zone d’installation du détachement Air, qui a assuré depuis 2001 des missions opérationnelles au profit de la coalition et des forces françaises en Afghanistan.»
Depuis le 15 avril 2013, et dans le cadre de la poursuite du désengagement français d’Afghanistan, le détachement Air de Douchanbé n’assure plus les missions de transit et opérationnelles dédiées aux forces opérant en Afghanistan.
Néanmoins, conformément aux accords de coopération qui lient nos deux pays, l’équipe du génie de l’Air en charge de la rénovation des surfaces aéronautiques de l’aéroport tadjik poursuivra sa mission jusqu’en 2014. Cette dernière rénovation permettra notamment au Tadjikistan de développer son activité commerciale fret.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense