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Dans la peau d’un Formateur C-IED en Afghanistan

Mise à jour  : 17/07/2013

Le commandant Sébastien est en mission depuis peu de temps, avec son équipe sur le camp Mike Spann au nord de l’Afghanistan.

Le commandant est formateur C-IED (contre – IED). Autrement dit, il a pour mission de former les membres de la coalition mais aussi les forces afghanes contre la menace IED (Improvised Explosive Devices) ou EEC (Engins Explosifs de Circonstance) : « Je donne aux chefs de convoi les techniques qui leur permettront de détecter la présence d’un IED. Ils sont souvent placés aux mêmes endroits, appelés « hot spot », comme les passages à gué ou les zones sablonneuses. En cas de doute, je leur apprends les méthodes pour placer le convoi en sécurité et prévenir ainsi un second piège. En aucun cas ils ne doivent toucher à un IED » explique le commandant Sébastien.

Le commandant Sébastien n’appartient pas à l’arme du génie, l’arme des démineurs. Chef de la section opérations du bureau maintenance, opération, instruction (BMOI) du 3e régiment du matériel (3e RMAT) de Muret, il a suivi, en 2010, une formation d’instructeur contre-IED délivrée par l’OTAN.

Lors de sa première mission en Afghanistan en 2009 au sein des Operational Mentoring Liaison Team (OMLT), il prend conscience de la menace IED. C’est donc tout naturellement qu’il effectue la formation récemment créee par l’OTAN. Aujourd’hui il dirige une équipe de formateurs composée d’un polonais et d’une anglaise. « Les équipes changent souvent et il faut s’adapter en permanence. Je profite de l’expérience et de la façon d’enseigner de chacun. Sur cette mission je dispose de la rigueur polonaise et du flegme britannique ». L’anglais est la langue de travail. Après plusieurs mois, Sébastien la maitrise parfaitement mais son accent fait toujours autant sourire les anglophones. « Travailler dans un milieu Otanien est très enrichissant.  On découvre les particularismes des autres nations, on échange des mots dans toutes les langues et l’on tisse rapidement un réseau de contacts dans des dizaines de pays »

Sur le camp Mike Spann, Sébastien et son équipe doivent assurer une formation de 5 jours au profit des officiers et des sous-officiers du 209e Kandak de l’armée Afghane. Lorsque tous les élèves sont présents, l’équipe débute sa présentation par quelques mots en Dari pour détendre l’atmosphère. «J’aime travailler avec eux, ils sont sensibles au fait qu’on essaie de créer de bonnes relations avec eux. En fin de stage, si je suis invité à prendre le thé et qu’ils me demandent quand je reviens, c’est qu’ils sont content de mon travail ».

Après le Nord de l’Afghanistan, le commandant Sébastien partira dans l’est, à Herat, pour assurer une formation au profit de l’armée italienne et espagnole. « J’adore ce travail. J’ai horreur de rester derrière mon bureau à Bagram et ne loupe pas une occasion de partir sur le terrain » ajoute-t-il.

L’emploi du temps du commandant Sébastien est complet pour les 2 prochains mois. Homme de relations, il profite de chaque mission pour créer de nouveaux contacts et promouvoir la formation CIED. Du coup, les demandes de nouvelles formations s’accumulent, venant aussi bien de la coalition que des forces afghanes. « Si  cette formation permet de sauver la vie d’un soldat, alors j’aurai rempli ma mission ».


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense