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Chammal : Dans la peau d’un maître-chien en opération extérieure

Mise à jour  : 26/08/2015

Affecté en métropole dans une unité d’intervention parachutiste de l’armée de l’Air, le sergent-chef Jérémy est maître-chien. Son partenaire inséparable, Ice, jeune malinois d’à peine deux ans, l’accompagne depuis plusieurs semaines en mission sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie dans le cadre de l’opération Chammal. Ce sous-officier nous présente son quotidien sur le théâtre, ce qui fait la force de son équipe cynotechnique, et retrace le parcours qui l’a amené à exercer ce métier passionnant.

L’équipe cynotechnique contribue à la protection des installations et des personnels sur le théâtre d’opération. Le sergent-chef Jérémy nous explique : « sur la BAP, notre mission principale est la recherche d’explosifs aux points les plus sensibles. Chaque véhicule qui entre sur le camp est minutieusement examiné ». Objectif : dissuader, détecter et neutraliser tout acte de malveillance.

Contrairement à son maître, qui compte déjà plus de dix ans dans l’armée de l’Air et plusieurs opérations extérieures au Tchad, en Afghanistan ou au Mali, c’est la première fois qu’Ice participe à une opération extérieure. « Les conditions climatiques ici sont plus difficiles qu’en métropole, et ma priorité c’est la santé de mon chien ».  Le rôle du maître-chien est très important, et il est essentiel de connaître parfaitement l’animal et ses limites. « Ici, Ice découvre des choses différentes de ce qu’il voit en France, il continue à développer ses aptitudes, tout en assurant pleinement la mission, et c’est très formateur pour lui ». Dès son réveil, le maître-chien retrouve son animal : « il n’y a pas de chenil sur la BAP et donc pas d’évacuation d’eau.Mais depuis le début de l’opération, les équipes qui se sont succédées ont aménagé un bel espace offrant le confort nécessaire à l’hygiène et au bien-être de l’animal ». La journée commence par une promenade matinale et un peu de détente pour le chien. Le maître entraîne l’animal à la manière d’un sportif, de préférence tôt le matin ou le soir lorsque les températures ne sont pas trop hautes.Au coup de sifflet bref, et à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, le binôme doit être prêt à intervenir.

Ce qui fait la force de cette équipe, c’est sa polyvalence. Le sergent-chef Jérémy explique : « si je suis maître-chien et dresseur, je me considère avant tout fusilier commando parachutiste de l’air ». C’est en effet un homme de terrain, entraîné, prêt à intervenir dans des conditions dégradées et à faire usage de la force si la situation l’exige. Ice détient lui aussi un large panel d’aptitudes : il est qualifié à l’aide à la recherche et la détection d’explosif (ARDE), mais aussi à la détection d’armement. La constitution des équipes « homme-chien » est capitale. Les chiens ont un profil caractériel et physique défini avant même leur dressage et tout est fait pour accorder ce profil à son maître. C’est la raison pour laquelle le militaire et son chien s’entendent si bien, et se comprennent parfaitement.

Lorsqu’on l’interroge, le sergent-chef Jérémy retrace volontiers son parcours. Au départ, il voulait devenir pilote. Après une scolarité à l’école des pupilles de l’air à Grenoble, il obtient son baccalauréat scientifique à Bordeaux. Mais les études scientifiques ne l’attirent pas, et son profil sportif (il pratique l’athlétisme à haut niveau) et son affinité pour les chiens le conduisent dans un CIRFA pour déposer un dossier de candidature fusilier commando et maître-chien. « C’est à l’occasion d’une visite du chenil de la base aérienne de Mérignac, que j’ai réalisé que c’était vraiment ça que je voulais faire : maitre-chien dans une unité d’intervention parachutiste ». Son dossier est retenu, et il enchaîne stages et formations et devient fusilier commando. Au cours de son stage cyno, le sergent-chef Jérémy apprend le dressage, les soins vétérinaires, la nutrition, ou encore la morphologie du chien. Affecté dans un premier temps en escadron de protection, il intègre plus tard le commando parachutiste de l’air n°20 (CPA20) à Dijon.

Le sergent-chef Jérémy et son fidèle compagnon Ice forment un binôme prêt à intervenir à tout moment pour garantir la sécurité des installations et des personnels de la BAP en Jordanie.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense