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Afghanistan : Dans la peau du chargé de prévention de l’aéroport international de Kaboul (KAIA).

Mise à jour  : 20/05/2014

Depuis le 15 janvier 2014, le capitaine Louis-Marie, 35 ans, est en mission sur l’aéroport international de Kaboul (KAIA) en Afghanistan. Il occupe le poste d’officier sécurité (Health and Safety Officer) pour la force Pamir.

Actuellement affecté à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, à Coëtquidan, il y exerce depuis 2012 les fonctions de chef de section auprès des futurs officiers de l’armée de Terre.

En 2004, après des études en commerce international, il s’est engagé dans l’armée de Terre avec le statut de volontaire aspirant au sein du 17e régiment du génie parachutiste (RGP). Un an plus tard, il obtient un contrat d’officier encadrement. Après une formation initiale de deux mois, il choisit de servir à la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris. Il est successivement affecté à la 17ème Cie d’incendie (Créteil) puis à la 8ème Cie d’incendie (1erarrondissement de Paris) avant de rejoindre son affectation actuelle à Coëtquidan.

A KAIA, le capitaine Louis-Marie occupe la double fonction de conseiller prévention de la force Pamir et du commandant de l’aéroport international de Kaboul, le général de division aérienne Olivier Taprest. Inséré au sein de cette structure multinationale, il a pour mission essentielle de maintenir et améliorer le niveau de sécurité de la base, en coordonnant le travail des acteurs de la sécurité de l’aéroport et en apportant son soutien aux différents commandants de formations des nations présentes sur le camp.

En effet, KAIA n’est pas une base classique : aux risques inhérents à une activité aéroportuaire viennent s’ajouter les menaces potentielles d’une zone de combat. La base regroupe sur un même site plus de 5200 personnes provenant de plus de 30 nationalités différentes.

La règlementation OTAN à valeur de référence. Mais, ainsi que l’indique le capitaine Louis-Marie, « chaque nation a naturellement tendance à vouloir appliquer ses propres règles. D’ailleurs la réglementation OTAN ne répond pas à tous les cas de figure. Il nous faut donc être pragmatique pour proposer des directives internes qui permettent de palier à ces manquements comme les conventions de sécurité spécifiques à KAIA qui sont accompagnées par des visites de contrôle au sein des structures de chaque nation. C’est aussi ce qui rend cette mission passionnante».

Ainsi, constatant la diversité des mesures de préventions appliquées par les différentes nations au sein de leurs emprises propres, le capitaine Louis-Marie s’est inspiré du modèle français pour proposer au commandement la mise en place de commission de sécurité. Par ce moyen, on obtient peu à peu une uniformisation des procédures pour améliorer sensiblement le niveau de sécurité général de l’aéroport.

Cette commission de sécurité (qui comprend un officier des Sapeurs-Pompiers de l’aéroport, le médecin de prévention, un représentant des International Military Police et l’officier environnement) a pour mission d’apporter une réponse préventive et opérationnelle efficace aux dangers spécifiques de KAIA : infrastructures aéroportuaires, dépôt de munition, dépôt pétrolier, ateliers de maintenances, etc.

Dans le cadre de ses fonctions, le capitaine Louis-Marie est aussi l’adjoint interarmées pour la prévention de théâtre de la Force PAMIR : « mon rôle est de conseiller le commandement de PAMIR pour contribuer à la sécurité des quelques 350 militaires français qui opèrent sur le territoire afghan et au Tadjikistan ».

Il se déplace donc régulièrement sur les différents sites pour y évaluer le niveau de sécurité, veiller à l’application du plan de maitrise sanitaire opérationnel, travailler à la dépollution des sites, sensibiliser et former les militaires sur la conduite à tenir en cas d’incendie etc…

Fort de son expérience à la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris, le capitaine Louis-Marie reconnait qu’une mission de ce type est une expérience formidable et unique: « KAIA est une véritable petit ville mais enclavée dans un cadre complexe. Ma formation et les 6 années passées en compagnie d’incendie à Paris ou en banlieue parisienne m’ont permis d’acquérir une expérience opérationnelle solide : feux d’habitations, feux d’entrepôts, explosions, plan rouge, violences urbaines, etc. Ici, bien que les risques face auxquels nous sommes confrontés soient sensiblement similaires, le niveau de menace y est bien différent et les mesures à prendre doivent donc s’adapter à des situations parfois complexes».

Peu de temps après son retour de mission, il sera de nouveau affecté à la BSPP pour y exercer les fonctions d’officier adjoint à la 24ème compagnie d’incendie et de secours (Montreuil).


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense