Du 2 au 6 juin 2014, l’état-major de la zone de défense et de sécurité Est (ZDS-E) a participé à un exercice interministériel, en étroite coopération avec les services de la préfecture de la région Est.
Cet exercice d’état-major (sans déploiement de troupes ni de matériel sur le terrain) a mobilisé une centaine de militaires. « Estéria »avait pour objectifs d’entraîner les acteurs civils et militaires de la chaîne OTIAD et de la préfecture à planifier et conduire une opération interministérielle de niveau zonale en situation de crise. Il s’agissait ainsi de renforcer la coordination entre les centres opérationnels civils (COZ) et militaires (COIAZDS).
Le scénario de l’exercice consistait en un séisme de forte magnitude impactant les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, du Territoire de Belfort, du Doubs et des Vosges. Une série d’incidents majeurs en découlant (coupures d’électricité, fragilisation des immeubles, fuites de gaz, déraillements de train). C’est toute une procédure qui a été mise en place.
Pour les armées, cet exercice a permis de procéder à l’évaluation du COIAZDS-E. Ce contrôle s’inscrit dans le cadre d’une démarche pluriannuelle sous l’autorité de la sous-chefferie emploi de l’état-major des armées. L’évaluation d’un autre COIAZDS avait déjà été réalisée par l’état-major interarmées de force et d’entraînement (EMIA-FE) en 2013 en zone Sud-Est, lors de l’exercice MESOS.
Comment se passe l’engagement des armées dans un contexte interministériel sur le territoire national ?
Dans le cadre d’un événement particulier ou dans une situation de crise, le préfet de région adressee une demande de renfort à l’officier général de zone de défense et de sécurité de la zone géographique concerné. Ce dernier évalue les besoins requis et la manœuvre opérationnelle à mener en coordination avec les autorités civiles, et reçoit l’ordre d’intervenir du Centre de Planification et de Conduite des Opérations (CPCO).
L’OGZDS engage alors les moyens militaires dans des délais très brefs. Grâce à leurs structures, leurs savoir-faire et aux moyens très spécifiques dont elles disposent (capacités génie, héliportée, NRBC, transport lourd, etc.), les armées sont associées très tôt au déclenchement de l’alerte par la préfecture.
Dans le cadre de l’Organisation Territoriale InterArmées de Défense (l’OTIAD), les armées peuvent en permanence déployer jusqu’à 10 000 hommes en quelques jours dans le cas d’une crise majeure. Le maintien de cette capacité est confirmé par le nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dans le cadre de la fonction stratégique «protection».
Dans les crises liées à la sécurité civile, les moyens militaires sont placés pour emploi sous l’autorité du Directeur des Opérations de Secours, qui est en principe le préfet de département. Ils restent sous le commandement opérationnel (OPCOM) du chef d’état-major des armées, via l’officier général de la zone de défense et de sécurité qui en assure le contrôle opérationnel (OPCON). Dès les premières heures de la crise, l’évaluation des moyens militaires disponibles est réalisée par le centre opérationnel interarmées de zone de Défense et de sécurité sud-est (COIAZDS-SE), également en charge de planifier et conduire leur engagement. Pour assurer ses missions, le COIAZDS est renforcé par des militaires d’active et de réserve. Il peut également être armé par des renforts spécialisés, comme la cellule d’aide à la gestion de crise (CAGEC). Afin de garantir la bonne coordination avec l’action des moyens civils, un détachement de liaison militaire est inséré auprès du préfet en charge des opérations.
L’Organisation territoriale interarmées de Défense (OTIAD) assure des missions opérationnelles au titre de la sauvegarde et en vue de la participation des forces armées à la défense sur le territoire national, y compris dans les DOM-COM. L’engagement des armées sur le territoire national dans le cadre des missions intérieures intervient en soutien, en accompagnement ou en complément de l’action civile de l’État dans les milieux terrestre, maritime et aérien. La chaîne OTIAD couvre ainsi un large spectre de missions : missions de sécurité civile (par exemple en cas de catastrophe naturelle), missions de sécurité intérieure (telles que VIGIPIRATE ou Harpie), missions de sécurité publique (comme Héphaïstos : mission de lutte contre les feux de forêts dans le Sud et en Corse), engagement des équipes de neutralisation et destruction d’engins explosifs (NEDEX), etc. Par ailleurs, son personnel assure une veille opérationnelle permanente dans sa zone de défense et de sécurité, au bénéfice de ses concitoyens.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense