Le 18 janvier 2014, le transport de chaland de débarquement (TCD) Siroco, navire amiral de la force navale européenne Atalante, a intercepté un boutre indien piraté à la sortie du Golfe d’Aden, à une quarantaine de nautiques (75 km) des côtés omanaises. A son bord, l’équipe de visite a procédé à l’arrestation de 5 présumés pirates qui retenaient 11 membres d’équipages d’origine indienne.
Dans la nuit du vendredi 17 janvier 2014, l’état-major de la force navale européenne Atalante, embarqué à bord du TCD Sirocoa été alerté par le biais du réseau international d’échange d’informations maritimes de l’attaque du pétrolier Nave Atropos battant pavillon des îles Mashall.
En fin de soirée, au moins un skiff s’est approché du pétrolier en ouvrant le feu. L’équipe de protection embarquée a immédiatement riposté, obligeant les pirates à s’éloigner du navire de commerce et à cesser leur attaque. L’incident, relayé à l’ensemble des navires et moyens militaires présents sur zone, a initié une coordination internationale réactive, assurée par l’état-major de la force Atalante.
L’ensemble des informations recueillies et leur mise à jour régulière, notamment grâce au concours de moyens aériens japonais à proximité de la zone d’attaque, a permis de localiser et de pister un boutre suspecté d’avoir servi de base arrière aux assaillants.
Le Siroco se situant à environ 200 nautiques (moins de 400 km) de ce boutre se lance à sa poursuite afin de l’intercepter. Un avion de patrouille maritime japonais P3-C Orion et l’hélicoptère embarqué du Siroco ont pisté durant la nuit le boutre avant qu’il ne soit intercepté par le TCD le 18 janvier, en fin de matinée.
Ce n’est qu’à quelques nautiques du boutre que les éléments d’identification se précisent. Les moyens d’intervention partis à la rencontre de la « piste » confirment visuellement l’identité du boutre comme étant le Shane Hind, celui recherché depuis l’attaque.
L’équipe de visite, appuyée par l’hélicoptère Alouette III du Siroco, a rejoint en embarcation rapide le Shane Hind,boutre battant pavillon indien. A l’approche des militaires français, une partie des personnes à bord du boutre ont jeté à la mer certains objets.
Lors de l’investigation du bord, l’équipe de visite identifie 11 hommes d’équipage d’origine indienne, retenus par cinq présumés pirates qui se sont rendus rapidement aux forces françaises.
Ils sont vraisemblablement liés à la tentative d’attaque de la veille, qu’ils auraient conduit avec ce boutre indien en « base arrière », attaqué plusieurs jours auparavant alors qu’il naviguait bien plus au sud au large de la côte est de Somalie.
Les 5 présumés pirates ont été pris en charge par l’équipage du Siroco conformément aux règles juridiques. Ils ont en particulier subi un examen médical et ont pu se restaurer en attendant la procédure de recueil de preuves devant permettre la poursuite des présumés pirates devant un tribunal.
A l’issue de cette action, le contre-amiral Hervé Bléjean, commandant la force navale Atalante, s’est félicité de cette action. « Cette issue heureuse montre que l’excellente coopération de la force Atalante avec tous les acteurs de la lutte contre la piraterie au niveau international est une réalité et que grâce à celle-ci, aucune impunité n’existe dans la zone d’opération».
Le Siroco a rejoint l’opération Atalante de lutte contre la piraterie, au large de la corne de l’Afrique depuis le 6 décembre 2013 avec à son bord l’Etat-major de la Force sous commandement du contre-amiral Hervé Bléjean. Il s’agit du troisième commandement français de la force navale Atalante depuis sa création en décembre 2008.
L’opération Atalante a pour mission d’escorter les navires du Programme alimentaire mondial (PAM), de participer à la sécurité du trafic maritime et de contribuer à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie au large des côtes somaliennes.
La France est un acteur majeur et historique participant à l’opération Atalante depuis ses débuts avec le déploiement régulier de bâtiments de la marine nationale. Le dispositif peut être renforcé ponctuellement d’un avion de patrouille maritime.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense