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Piraterie : 4 mois sous commandement français

Mise à jour  : 30/08/2012

Le 6 août 2012, au terme d’une cérémonie à bord de la Marne, le contre-amiral (CA) Dupuis a transmis le commandement de la force européenne Atalante (TF 465) au CA italien Enrico Credendino.

Avec son état-major d’une trentaine de personnes de 9 nationalités différentes, le CA Dupuis était à la tête de l’opération de lutte contre la piraterie au large de la Somalie depuis le 7 avril 2012.

La force a compté jusqu’à 11 bâtiments de surface et 6 avions dans la première moitié du mandat avant de se stabiliser à 5 bâtiments et 3 avions car les conditions climatiques étaient moins favorables aux actions éventuelles des pirates. Pendant ces quatre mois, ce sont au total 14 bâtiments, 8 avions et 24 hélicoptères qui se sont succédés, soit près de 650 jours d’opérations en mer, 1500 heures de vol pour les avions de patrouille maritime et 971 sorties pour les hélicoptères.

Côté français, 7 bâtiments ont participé à cette opération : la Marne, navire amiral, la frégate Aconit, puis le Guépratte, la frégate Nivôse, le groupe Jeanne d’Arc (BPC Dixmude et frégate Georges Leygues), et le Lafayette arrivé à la fin du mois de juillet. Un Atlantique 2 (lien) de la Marine Nationale et un Awacs E3-F de l’armée de l’Air ont également renforcé les moyens aériens. La participation française a ainsi représenté 270 jours de mer, près de 200 heures de vol de patrouille maritime et 465 sorties d’hélicoptères.

Compte tenu de la zone à protéger (près de 1,5 fois la superficie de l’Europe), la lutte contre la piraterie, combinent également deux autres forces maritimes, la TF 151 (coalition internationale basée à Barhein) et la TF 508 (Operation Ocean Shield de l’OTAN), ainsi que des pays opérant de manière indépendante comme la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, le Japon et la Russie. Bien que les missions diffèrent, tous partagent les mêmes objectifs et la coordination de leurs actions est un effort de chaque instant. Le contre-amiral Dupuis a ainsi multiplié les rencontres à la mer afin de faciliter les échanges d’information entre ces forces.

Au cours de ce mandat français, cinq groupes de pirates ont été neutralisés. Ces opérations ont été menées successivement par l’Aconit, la frégate espagnole Reina Sofia, le BPC Dixmude, la corvette espagnole Infanta Elena et la frégate néerlandaise Van Amstel. Au total, 45 pêcheurs ont ainsi pu rentrer chez eux et 60 pirates ont été interceptés.

Le 15 mai, avec l’accord des autorités somaliennes, la force a mené la première opération littorale de destruction d’un dépôt logistique de pirates. Ce type d’action est un outil supplémentaire mis à la disposition de l’opération Atalante afin de perturber les flux logistiques des pirates.

Une des missions prioritaires de l’opération Atalante reste la protection des navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM). Pendant les quatre derniers mois, 30 navires ont été protégés, soit environ 120 000 tonnes de nourriture. Ils sont escortés dès leur entrée dans la zone d’opération jusqu’à leur sortie. Du 25 au 29 juin 2012, le Nivôse a escorté le Sunrise V, navire affrété par le PAM, de Salalah (Oman) à Berbera (nord de la Somalie).

Par la mise en place d’équipes de protection embarquées, la force européenne protège également les convois logistiques de la mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) (lien brève rencontre avec UNSOA). La plupart s'effectue désormais sur le même navire entre Mombasa et Mogadiscio, et l'AMISOM en assure la protection avec des équipes de protection embarquées formées par la force Atalante. Cette dernière n'en reste pas moins mobilisée pour les convois utilisant d'autres navires.

Sous le commandement français de la force Atalante, une place importante a été donnée à la coopération régionale. Dans l'esprit de l'approche globale de l'Union européenne en matière de lutte contre la piraterie, un programme de coopération a été organisé, prévoyant des exercices, entraînements et formations à chaque escale d'un bâtiment de la force. Ces rencontres permettent de soutenir les marines et garde-côtes dans le développement de leurs capacités maritimes et facilitent les échanges d’information et la coordination dans d’éventuelles opérations ultérieures.

La fin de l'année 2011 et 2012 ont marqué une baisse très significative de la piraterie au large des côtes somaliennes. Depuis le début de l’année, une trentaine d’attaques a été enregistré, soit près de 4 fois moins qu’à la même période de l’année 2011. Cette amélioration est possible grâce à une action militaire coordonnée de plusieurs forces maritimes et pays autonomes, à l’application plus systématique des mesures de sécurité passives (Best Management Practices) par les bâtiments de commerce, au soutien des autorités somaliennes et plus largement des pays de la région.

L’approche globale de l’Union européenne en matière de lutte contre la piraterie, et plus largement dans la résolution de la crise somalienne, vise à favoriser la mise en place d’institutions stables en Somalie, seul gage d’une amélioration pérenne de la situation.

A cet effet, le 17 juillet 2012, l’Union européenne a lancé officiellement la mission civile EUCAP Nestor. Basée à Djibouti et dirigée par un français, l’amiral (2S) Launay, elle vise à favoriser le développement des capacités maritimes des États de la région et travaillera de concert avec l’opération Atalante.

La France poursuit quant à elle sa participation à l’opération notamment avec la présence sur zone de la frégate Lafayette.


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense