Tandis que les unités françaises engagées au Levant poursuivent leur lutte contre Daech, le groupe aéronaval a quitté l’opération Chammal le 12 avril et s’apprête à effectuer la seconde partie de la mission Clemenceau. Il se dirige vers l’océan Indien, où la France est le seul pays européen à assurer une présence militaire permanente et où il mènera de nombreux exercices en coopération avec les marines riveraines.
Dans ce cadre, après avoir quitté la mer Méditerranée, le Charles de Gaulle a rencontré le 15 avril en mer Rouge le porte-avions américain USS John C. Stennis et son escorte pour réaliser 36 heures d’opérations conjointes. Les deux porte-avions se sont ainsi retrouvés à quelques encablures l’un de l’autre pour vérifier leur capacité à agir ensemble de manière coordonnée et intégrée.
Leur interopérabilité, dite de « plug & fight », a d’abord été testée par la connexion immédiate des réseaux de communications et de transmissions de données cryptées entre les navires américains et français. Elle repose également sur la compatibilité des matériels et des procédures utilisés de part et d’autre : outre des exercices communs de combat aérien et de tir en mer, les chasseurs F/A-18 américains ont ravitaillé des Rafale français. Enfin, une séance de « touch & go » a été organisée, permettant à un avion radar E-2C Hawkeye américain d’apponter à bord du porte-avions français, tandis que des Rafale faisaient de même à bord de l’USS John C. Stennis.
Cette capacité « plug & fight » d’une grande complexité technique et opérationnelle est le fruit de nombreuses années d’étroite coopération entre les marines américaines et françaises. Bâti en mer lors des déploiements successifs du groupe aéronaval en océan Indien, dans le golfe Arabo-persique et en Méditerranée, ce savoir-faire a été soigneusement préservé lors de l’arrêt technique majeur du Charles de Gaulle par les frégates françaises déployées régulièrement au sein des groupes aéronavals américains et par les appareils du groupe aérien embarqué envoyés aux États-Unis en 2018 pour se déployer à bord d’un porte-avions américain dans le cadre de la mission Chesapeake.
Le succès de cette rencontre vient confirmer le haut niveau d’interopérabilité entre les groupes aéronavals des deux marines. Il traduit de manière concrète la capacité des marines françaises et américaines à mener conjointement des opérations complexes en haute mer.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense