Le 13 septembre, un E-3F décollait de la base aérienne 702 près d’Avord (18) pour rejoindre celle d’Al Udeid au Qatar. Deux jours plus tard, cet aéronef de commandement et de conduite aéroportés, plus connu sous le nom d’AWACS, et son équipage, assuraient leur première mission au-dessus de la Syrie et de l’Irak.
Pour la sixième fois, un E-3F de la 36ème escadre de commandement et de conduite aéroportés (EC2A) renforce les forces françaises engagées au Levant. La soixantaine d’aviateurs déployés est donc aguerrie à cette lutte menée par la Coalition contre les groupes armés terroristes de Daech.
Deux jours après leur arrivée, équipage et mécaniciens se concentraient déjà sur la réalisation de leur premier vol opérationnel. « A partir d’une zone aérienne couvrant la Syrie et l’Irak, nous avons collaboré avec un AWACS australien pour établir une situation aérienne complète. L’objectif était de fournir au Centre de commandement tactique ( Combined Air Operation Center), par transmissions de données, toutes les détections d’aéronefs identifiés comme amis ou inconnus » explique le lieutenant-colonel Jean-Yves, commandant du détachement.
« Sous la direction d’un commandant de bord et d’un chef de mission, pilotes, navigateurs, contrôleurs et techniciens embarqués ont d’ailleurs vite retrouvé leurs réflexes de spécialiste au cours de ces huit premières heures de vol dans le ciel du Levant», poursuit-il.
Avoir une idée précise des différentes menaces et de toutes les activités aériennes du théâtre au Levant s’avère en effet décisif pour les autorités militaires comme pour les unités aériennes engagées au-dessus du champ de bataille.
L’E-3F offre à la France une autonomie renforcée en termes de commandement, de conduite mais aussi d’appréciation de la situation sur le théâtre grâce à ses nombreux capteurs. Il capte, réoriente en vol les frappes d’appui rapproché et le flux des ravitaillements en vol. Il dispose lui-même d’une endurance accrue, fort de sa capacité de ravitaillement en vol compatible avec de nombreux types d’aéronefs ravitailleurs.
De retour à Al Udeid, la mission continue au sol. Il faut analyser les informations reçues, les exploiter et en déduire de nouvelles méthodes d’action pour l’équipage comme pour l’ensemble des spécialistes qui mettent en œuvre cet « appareil à haute valeur ajoutée » dont l’électronique vient d’être modernisée au tout dernier standard de l’US AIR Force.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal mobilise actuellement 1 000 militaires. Elle vise, à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à renforcer le volet aérien offensif de la Coalition en Irak et en Syrie contre le groupe terroriste autoproclamé Daech.
Le dispositif complet est actuellement structuré autour de douze Rafale de l’armée de l’air, d’un avion de détection et de contrôle aéroporté E-3F, d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la marine nationale ainsi que de capacités de renseignement, de commandement et de contrôle (C2). Il comprend également une centaine de militaires projetés à Bagdad et Erbil pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes. La frégate de défense aérienne Forbin est engagée dans l’opération Chammal en mer Méditerranée depuis le mois de mai.
Sources : EMA
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