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Fin juin, plus de 1000 jours de combat : les avions français poursuivent leur engagement en Irak et en Syrie

Mise à jour  : 07/07/2017

Les Rafale et l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la Base aérienne Projetée (BAP) en Jordanie viennent de se poser après avoir effectué plusieurs frappes en l’espace de quelques heures en Irak. Récit de cette journée d’engagement.

Les équipages des Rafale et de l’Atlantique 2 de l’opération Chammal s’appuient sur le haut niveau de soutien et d’expertises disponibles sur les bases aériennes au Levant pour préparer leurs missions dans les meilleures conditions.

Deux missions distinctes sont planifiées ce jour. Pour l’Atlantique 2, il s’agit de conduire une mission d’ISR (Intelligence, Surveillance et Renseignement). Au cours de cette mission, il pourra être amené à guider d’autres avions de chasse, notamment les Rafale français, même si ces derniers sont attendus, pour l’heure, en mission de CAS (Close Air support) à Mossoul, en appui des troupes irakiennes engagées dans les combats au sol.

L ’Atlantique 2 (ATL2) s’élance le premier sur la piste et rallie sa zone de travail, des positions supposées de Daech sur les arrières. La zone à surveiller est immense et les 10 heures d’autonomie de l’appareil prévue à cette occasion ne seront pas de trop ! Quelques heures plus tard, les moteurs des deux Rafale de la patrouille légère (ie. 2 avions) brisent le silence du désert jordanien. Les chasseurs prennent aussitôt un cap Nord-Est.

L’Atlantique 2 survole les différents points de contrôle assignés. Un des membres d’équipage identifie un véhicule suspect. Les informations s’échangent entre les 14 membres d’équipage pour suivre le véhicule suspect et l’étudier. Pour cet équipage aguerri, les détails observés indiquent qu’il s’agit d’un VBIED (vehicule borne improvised explosive device). Les éléments sont transmis vers l’état-major qui recoupe l’analyse effectuée par l’équipage français avec les informations transmises par d’autres capteurs alliés et les forces au sol. Le CAOC autorise une frappe d’opportunité après le feu vert de l’autorité française insérée, appelée Red Card Holder. Quelques minutes plus tard, en plein désert, une bombe guidée GBU 12 frappe et détruit le véhicule utilisé par Daech dans une boule de feu qui confirme l’analyse initiale. Le véhicule était bien piégé.

Pendant ce temps, les deux Rafale ravitaillent sur des appareils de la coalition et rejoignent la zone de combat. Ces quelques dizaines de kilomètres carrés à Mossoul seront leur terrain d’opération pour l’après-midi. « L’environnement urbain est très complexe pour les équipages » rapporte l’un des navigateurs.

Une demande d’appui émane alors des troupes au sol. Toutes les informations sont envoyées par le JTAC et remontent ensuite vers le centre opérationnel de la coalition. La demande passe au filtre du ciblage et du contrôle national pour vérifier que la frappe peut être délivrée. La chaîne de commandement et le Red Card Holder valident à nouveau les demandes et suivent en temps réel la situation grâce aux drones placés en orbite. « Pas de dommages » collatéraux est la consigne.

Quatre bombes guidées frappent les points ciblés. Les Rafale, une fois leurs tirs effectués, poursuivent leur mission, prêts à répondre, si nécessaire, à une nouvelle demande d’appui.

Trois heures plus tard, aviateurs et marins ont « débriefé » leur vol et rejoignent leurs compatriotes au mess. Le patron du Génie de l’air vient de terminer, avec son équipe, la réparation d’une dalle abimée du « parking aéro » par 45 degrés. Cet officier de l’armée de terre dînera avec ses collègues de retour de vol ce soir ! Tous auront été « opérationnels ensemble » aujourd’hui.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA