CLEMENCEAU 21 : Bilan de la 1re phase de la participation du groupe aéronaval à l’opération CHAMMAL

Pour leur sixième participation à l’opération CHAMMAL, les aéronefs du GAN ont réalisé 90 sorties au-dessus du théâtre irako-syrien. « Nos patrouilles au profit d’OIR ont poursuivi deux objectifs ces dernières semaines », explique le commandant du Groupe aérien embarqué (GAé), le capitaine de vaisseau Marc Moreau. « Le premier, c’est l’appui des forces locales au sol. Il s’agit pour nos aéronefs, les Rafale Marine et E-2C Hawkeye, de protéger des convois ou des bases et d’être toujours parés à intervenir. Leur présence, coordonnée par le Combined air operation center (CAOC), avec les autres moyens engagés par les alliés, montre à l’ennemi, en l’occurrence Daech, que nous sommes prêts à frapper à tout moment, de manière planifiée ou réactive. C’est une façon pour nous de maintenir une pression constante.

Le deuxième objectif est de produire du renseignement par le recueil d’informations, nous permettant ensuite de mieux orienter l’action de la Coalition. Daech a été battu mais n’a pas disparu : il a changé ses façons d’opérer. Pour lutter efficacement contre la reconstitution de ses capacités, il est essentiel que nous caractérisions ses modes d’action. C’est ce que nous faisons depuis les airs, à partir du porte-avions (PA) Charles de Gaulle. »

Les informations captées par les Rafale Marine et E-2C Hawkeye pendant leurs vols au-dessus du théâtre d’opération, sont analysées sur le PA Charles de Gaulle par la cellule dédiée au renseignement de l’état-major embarqué du GAN.

Le lieutenant de vaisseau Guillaume, analyste, a travaillé ces dernières semaines à partir des images rapportées par les aéronefs du GAé: « Notre travail est de répondre aux sollicitations de la Coalition, qui nous adresse une liste de besoins pour agir de manière efficace dans la lutte contre Daech. On étudie les images prises lors des missions réalisées par les Rafale Marine, pour rechercher les combattants de l’organisation terroriste, toujours actifs, bien que désormais structurés en cellules de taille réduite. On recherche les endroits où ils se cachent, on repère des activités douteuses qui peuvent trahir leur présence, etc. Les informations ainsi obtenues sont ensuite transmises à la Coalition, bénéficiant ainsi aux alliés et en particulier au partenaire irakien, soutenu dans la remontée en puissance de ses forces de sécurité ».

Le passage du détroit d’Ormuz par le GAN, le 24 avril, a clôturé la première participation du GAN au profit de l’opération CHAMMAL et de la Coalition. Celle-ci reprendra d’ici peu, comme le précise le capitaine de vaisseau Moreau : « Le porte-avions permet une mise en œuvre agile de nos aéronefs. Sa mobilité apporte un renfort à nos alliés aux endroits où cela s’avère nécessaire et opportun. Changer de façade maritime pour opérer, c’est une façon de renforcer le caractère imprévisible de notre mode opératoire et d’exercer notre liberté d’action ».

Depuis le 21 février 2021 et jusqu’à l’été, le Groupe aéronaval (GAN) constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, est déployé dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 21. I Il participe à la lutte contre le terrorisme en intégrant l’opération CHAMMAL et est déployé dans des zones d’intérêts stratégiques en mer Méditerranée, dans l’océan Indien et dans le Golfe arabo-persique. La Task Force 473 contribue également à garantir la liberté de navigation et à sécuriser et défendre ces espaces stratégiques. Accompagné ponctuellement de frégates étrangères, le GAN témoigne de l’interopérabilité et du niveau de confiance existants entre la Marine nationale et ses alliés.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.