Mardi 30 avril, M. Gérard Larcher, président du Sénat, s’est rendu sur le camp Arifjan au Koweït afin de mieux appréhender l’évolution des enjeux de l’opération Chammal, volet français de l’opération Inherent Resolve (OIR).
Il était accompagné de la vice-présidente du Sénat, Mme Hélène Conway-Mouret et du président de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées, M. Christian Cambon, également sénateur du Val de Marne, des sénateurs du Haut-Rhin, M. Jean-Marie Bockel, du Nord, M. Dany Wattebled, et de la Haute Savoie, M. Loïc Hervé ainsi que de conseillers et de représentants de l’Ambassade de France au Koweït.
« La dissolution de la TF Wagram ne clôture pas notre appui auprès de nos alliés… »
Le Général de brigade aérienne Jean-Marc Vigilant, French Senior National Representative - Operative, représentant de la France auprès de la Coalition, les a accueillis au sein de l’État-major de la Combined Joint Task Force (CJTF) de l’OIR au Koweït.
Pour se rendre compte des enjeux du théâtre suite à la libération du dernier territoire sous l’emprise de Daech en Syrie fin mars, le général Vigilant a effectué une présentation générale de l’opération Inherent resolve.
Il a rappelé que cette opération est inscrite parmi les cinq missions principales de Global coalition against Daesh, composé de 74 pays et 5 organisations internationales. Le général, -également directeur des opérations civilo-militaires d’OIR-, a présenté à la délégation un point de situation sur les actions engagées en matière de stabilisation pour aider les populations locales.
La veille, ayant présidé la cérémonie marquant la fin de l’engagement de la Task force (TF) Wagram, le général Vigilant a toutefois précisé que celle-ci ne marquait pas la fin de l’engagement français dans la lutte contre Daech : « La dissolution de la TF Wagram ne clôture pas notre appui auprès de nos alliés, toujours soutenus par nos forces aériennes présentes sur la Base aérienne projetée au Levant et au sein du CAOC ».
De plus, une partie des artilleurs des précédents mandats de la TF Wagram viennent renforcer le pilier formation au sein de la TF Monsabert qui forme et conseille les militaires irakiens, à l’instar de la TF Narvik.
La mission continue : appuyer, former et entraîner les forces irakiennes « non pas comme des militaires américains ou français, mais comme l’armée irakienne »
Les membres de la délégation se sont ensuite entretenus avec le Lieutenant General LaCamera, commandant le CJTF-OIR, dans la salle de conférence baptisée « Adjudant Stéphane Grenier », en hommage au parachutiste français décédé en opération le 23 septembre 2017 au Levant alors qu’il conseillait des forces locales dans leur combat contre Daech.
Le général LaCamera a loué l’engagement de la TF Wagram : « Ils ont fait un excellent travail », et a mis en avant la participation et l’appui des militaires français au sein de l’OIR : « Vous êtes nos plus anciens alliés ».
Il a précisé que le combat en cours était particulier, mais surtout qu’il n’était pas terminé : « Nous n’avons pas vu la défaite d’une armée, mais le déplacement de combattants ». Il a rappelé que les raisons principales de notre engagement sur le théâtre étaient la lutte contre Daech, en soutenant l’Irak et la Syrie, ainsi que la protection de nos pays.
Ces objectifs sont poursuivis en « appuyant, formant et entraînant les forces irakiennes, non pas comme des militaires américains ou français, mais comme l’armée irakienne », en fonction de leurs besoins, et dans le but de rendre ces forces autonomes dans leur combat contre la résurgence de Daech.
A l’issue de ces entretiens, le président du Sénat a conclu que : « Ça n’est qu’ensemble que nous pouvons combattre Daech. La présence française est importante au sein de cette opération et nous devons rester engagés aux côtés de nos alliés ».
La visite s’est achevée sur un moment d’échanges avec le personnel français inséré au sein du CJTF-OIR et de l’élément de soutien national au Koweït. Les membres de la délégation sénatoriale leur ont témoigné une grande reconnaissance pour leur engagement quotidien au service de la défense de leurs concitoyens, comme l’a évoquée M. Larcher lors de son discours à l’attention du personnel français présent sur le camp d’Arifjan.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 79 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense