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CHAMMAL : Une journée avec les démineurs EOD de la TF Monsabert

Mise à jour  : 24/04/2019

Bagdad, dimanche 16 mars au matin, une explosion retentit sur un terrain de la 24e brigade irakienne. Démineurs français et irakiens sont côtes à côtes et regardent le nuage de fumée et de poussière qui se dégage du fourneau.

Les démineurs EOD (Explosive ordnance disposal) des deux nations viennent d’organiser une séance conjointe afin de détruire les munitions utilisées de manière conventionnelle ou les éléments utilisés pour la confection d’engins explosifs improvisés. Une vingtaine d’obus de 122 mm et autres composants avaient été saisis par les soldats de la 6e division dans des caches de Daech. Ils ont été détruits selon les procédures des spécialistes irakiens sous l’œil attentif des Français. Plus tard, c’est selon les protocoles français que les Irakiens ont participé à la destruction de munitions hors d’usage.

La journée n’est pas finie pour l’équipe. L’après-midi, sur le camp de la TF Monsabert, les démineurs français ont organisé une démonstration de leur savoir-faire et de leur matériel au profit de leurs camarades. Le scénario est simple mais toujours aussi impressionnant. Un colis suspect est détecté, l’intervention des démineurs est requise. Les étapes sont expliquées une à une et jouées devant l’auditoire conquis. L’équipe envoie d’abord le robot de reconnaissance afin de prendre un maximum de renseignement sur le colis et l’environnement de celui-ci sans avoir à s’exposer. Puis, aidé par le caporal-chef Mickael, auxiliaire EOD, l’adjudant-chef Maël, enfile la tenue de protection des démineurs : l’EOD 9.
Il répète la manœuvre avec son équipe avant de se diriger vers le colis. A l’aide d’un appareil à rayons X, il détermine la composition de celui-ci. Il s’agit bien d’un engin explosif improvisé.

Après analyse, il décide d’utiliser le canon à eau type JODOT afin de le rendre inopérant. Le jet puissant disloque le colis. Il est désormais neutralisé. Le spécialiste prélève les morceaux, en opérations ils seraient envoyés pour exploitation par la chaîne contre-IED. L’adjudant-chef Maël peut désormais ôter sa tenue de 38 kg et prendre un peu d’air : "Dans toutes les circonstances, l'artificier reste compos sui (maître de soi)". C’est bien l’image donnée par ce sous-officier expérimenté pendant toute l’intervention.

Le Major Eider, commandant du bataillon du génie irakien est satisfait de travailler avec des démineurs EOD français et souhaite renouveler l’expérience. En effet, il a particulièrement apprécié le fait que les Français participent à cette phase technique, aux côtés des Irakiens, avec l’idée de partage des savoir-faire militaire, sans imposer une méthode.

Cette séquence d’exercices conjoints a permis de confirmer les compétences techniques des Irakiens dans le domaine des EOD. Les démineurs français ont proposé aux sapeurs irakiens quelques aménagements pour gagner en sécurité lors de ce type de séance, notamment à travers la mise en place de moyens médicaux adaptés à proximité des interventions.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense