Lancée le 19 septembre 2014, à la demande du gouvernement irakien, l’opération Chammal est le volet français de l’opération interalliée Inherent Resolve (OIR).
Cette opération interalliée regroupe une soixantaine de pays, unis pour appuyer les forces partenaires irakiennes, kurdes et arabes, dans la lutte contre Daech. Pour permettre la coordination entre les Nations engagées, des officiers de liaison ont pour mission de faciliter les remontées d’informations, les comptes rendus et les ordres entre les unités déployées sur le terrain et les différents centres d’opérations.
Le lieutenant Gabriel est l’un de ces officiers de liaison, avec une petite particularité : c’est un soldat américain inséré au sein de la Task Force Monsabert, en charge du conseil de la 6ème division irakienne. Il nous raconte son expérience d’inséré au sein d’un détachement français :
« Je travaille comme officier de liaison au sein de la TF Monsabert. Plus précisément, j’aide la Task Force française à s’intégrer pleinement dans la Coalition en facilitant les échanges d’information. Pour remplir cette mission et améliorer la communication, j’ai rapidement réalisé qu’il était impératif d’apprendre la langue française. C’est pourquoi, avec l’aide des soldats et d’exercices personnels, j’apprends à parler le français depuis plusieurs mois.
En tant qu’officier de liaison américain, je suis également en charge de la bonne compréhension entre les différentes Task Forces – ce qui peut être difficile parfois car je travaille avec plusieurs personnes de différentes nationalités. »
Quelle est la journée type d’un officier de liaison ?
Dans une journée type, j’assiste à toutes les réunions de la Coalition avec les officiers de la TF Monsabert et les aide à traduire ou à clarifier ce qui est dit, quand c’est nécessaire.
Quand je ne suis pas en réunion, j’apporte mon aide pour les différents échanges d’information entre la TF Monsabert et la Coalition, plus particulièrement avec mon unité, la TF Red Falcon qui est responsable des missions « advise and assist » conduites à Bagdad.
La partie la plus difficile de mon travail, selon moi, est d’expliquer les installations/équipements complexes que la Coalition offre pour les entraînements, dans une autre langue que la mienne.
Comment se passe la vie au sein d’un camp français sachant que la France et les États-Unis ont deux cultures différentes ?
Apprendre le Français a réduit considérablement l’écart de culture que l’on avait. De plus, les soldats et les officiers de la TF Monsabert m’ont totalement accepté comme un membre de leur équipe. Cela n’a donc pas été trop difficile et nous a permis d’apprendre beaucoup sur chacune de nos cultures respectives.
L’écart culturel existera toujours mais ce n’est pas quelque chose de gênant, bien au contraire. C’est notre identité, cela nous permet de nous reconnaître, d’apprendre et d’être sensible à d’autres mentalités, traditions.
En fin de compte, les gouvernements français et américain ont été fondés et formés sur les mêmes valeurs de liberté et de droits individuels. Et aujourd’hui comme il y a cent ans, nous sommes unis face à un ennemi commun.
Depuis combien de temps êtes-vous déployés en Irak ?
Je suis ici, à Bagdad, depuis sept mois.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours personnel et professionnel avant cette mission ?
J’ai été diplômé de West Point en 2014 et je me suis engagé en tant qu’officier dans l’infanterie de l’armée américaine. J’ai ensuite servi comme chef de section au sein du 1-325 régiment d’infanterie aéroporté de la 82ème division aéroportée.
Cette mission m’a permis d’acquérir des compétences linguistiques, l’expérience de travailler avec d’autres nations de la coalition et de contribuer à la lutte contre Daech et leur idéologie à travers la mission « advise and assist » des TF Falcon et Monsabert. Lesquelles continueront à permettre aux forces irakiennes de mener leur combat contre Daesh jusqu’à leur défaite inévitable.
Voulez-vous ajouter quelque chose ?
C’est un honneur pour moi de servir au côté de l’armée française dans la lutte contre Daech. Tous les soldats avec qui j’ai pu servir ont été très professionnels. C’est une expérience unique que je n’oublierai jamais et j’espère avoir d’autres occasions de représenter les États-Unis en travaillant avec la France.
Mais pour le moment, je me concentre sur mon petit rôle dans l’avancée de la Coalition dans la lutte contre Daech.
Airborne!
Sources : État-major des armées
Droits : EMA