Accueil | Opérations | Monde | Grand levant | Chammal | Brèves | CHAMMAL : Trois questions à l’aviateur Louis, maître-chien sur la base aérienne projetée au Levant Opérations ... Brèves | CHAMMAL : Trois questions à l’aviateur Louis, maître-chien sur la base aérienne projetée au Levant

CHAMMAL : Trois questions à l’aviateur Louis, maître-chien sur la base aérienne projetée au Levant

Mise à jour  : 20/01/2021

L’aviateur Louis, engagé dans l’armée de l’Air et de l’Espace depuis 1 an et demi, est déployé pour la première fois en opération extérieure. Il forme un duo depuis 5 mois avec son chien Nargoss, un berger belge malinois de 5 ans. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous explique son métier et sa mission sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant.

Quel est votre parcours ?

J’ai fait un BAC pro élevage canin au lycée professionnel et agricole de Combrailles qui forme aux métiers du chien et de l’animalerie. Pendant ces 3 années, j’ai fait de nombreux stages dans des chenils et des élevages et j’ai découvert les chiens de police, de gendarmerie et les chiens militaires. C’est comme cela que j’ai découvert le métier de maître-chien et je me suis dit ‘’pourquoi pas moi ?’’. J’ai donc choisi de m’engager dans l’armée de l’Air et de l’Espace pour devenir commando parachutiste de l’air. Après mes classes et mes stages commandos, j’ai intégré le groupe cynotechnique des commandos parachutistes de l’air n°20 et c’est là que l’on m’a attribué mon chien, Nargoss. Il avait déjà 5 ans et avait été dressé par des maîtres-chiens aguerris. C’est grâce à lui que j’apprends mon métier, car c’est déjà un chien d’expérience.
Le jour où j’ai eu mon chien, la phase de familiarisation a commencé pour ensuite partir sur un stage de maître-chien. On y apprend les éléments de patrouille et éclairage, cela consiste à évoluer en groupe de patrouille et d’intervention et effectuer des contrôles d’identités ou d’individus, de l’interception et neutralisation de menace. Pour le chien, c’est axé sur le mordant et la recherche d’individus.

La suite logique et d’être formé à l’Appui, recherche et détection d‘explosifs (ARDE). Nargoss est très bon en patrouille et éclairage, mais pas assez en ARDE. Il faudra donc que je change de chien et Nargoss sera redonné à un jeune maître-chien qui à son tour apprendra le métier. Ce n’est pas triste, car on transmet notre savoir et notre expérience par le biais du chien.

Enfin, lorsque j’aurais plus d’expérience, j’ambitionne de passer le stage Attila pour intégrer le commando parachutiste de l’air n°30.

Pouvez-vous nous décrire votre environnement de travail et votre chien ? 

Tout d’abord il y a le chenil qui peut accueillir plusieurs chiens, à côté il y a notre bureau et une zone de stockage pour le matériel comme les cages ou les costumes pour le mordant, et ensuite, il y a les parcs de détente qui sont de grands espaces où l’on travaille avec le chien. Par exemple on s’y exerce au mordant. On travaille aussi en dehors du chenil, on fait des exercices de nuit, de la patrouille ou du combat en milieu clos. Enfin, il y a la zone de quatorzaine où l’on garde les chiens de nos relèves, qui depuis la crise du COVID 19 passent 14 jours dans les SAS avant de prendre leurs fonctions. Cette zone de quarantaine nous permet d’observer le comportement du chien et de détecter s’il est porteur d’une infection qu’il pourrait transmettre aux autres chiens.

Quant à Nargoss, il est très vaillant, un peu brut, volontaire et c’est un chien qui aime faire plaisir à son maître. J’ai eu de la chance de tomber sur lui. On se comprend bien et il m’a appris à me canaliser, car il ressent toutes mes émotions. Plus je suis stressé ou énervé, plus cela va être compliqué de le faire écouter, c’est alors à mon tour de le canaliser.

Racontez-nous une journée type en OPEX.

En France on fait surtout de l’entraînement, on se perfectionne sur tous les aspects de notre métier que ce soit le côté commando parachutiste ou le côté maître-chien, il faut être complet. En opération extérieure on met en œuvre tout ce que l’on a appris. On fait de la surveillance et on protège la BAP.

En OPEX, toutes les journées sont structurées de la même façon, mais aucune ne se ressemble. Un jour je vais me lever, venir au chenil, faire un entraînement simple. Un autre, je vais aller au tir avec mon chien. Ensuite, je vais faire ma séance de sport, car le maintien en condition physique est très important. Et en fin de journée, je prends mon service pour partir en intervention et patrouiller.

Enfin, l’humeur du chien peut aussi conditionner le déroulement de la journée, car il y a des jours où il va être plus discipliné que d’autres et on doit s’adapter pour le faire travailler au mieux.

           

     

      

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région, car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA