Le sergent-chef Xavier est entré dans l’armée de l’Air en 2010 via l’école des Arpètes (EETAA), promotion 143. D’abord mécanicien, il a passé le concours des mécaniciens navigants pour ensuite intégrer l’escadron de transport 1/61 Touraine, pour devenir loadmaster sur A400M Atlas. Il effectue quotidiennement des missions sur les théâtres d’opérations extérieures afin d’approvisionner les bases aériennes projetées en fret, et en personnel. En escale sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant à l'occasion d'une liaison logistique, il nous explique son métier.
« Habituellement nous sommes deux ou trois par mission. Les tâches sont réparties lors d’un briefing avant le posé en escale pour permettre un travail plus efficace et plus rapide. Généralement, un mécanicien navigant prend en charge les opérations d’escale (chargement, déchargement) tandis qu’un autre effectue le maintien de la navigabilité en remplissant la documentation avec les données du vol ainsi que les tâches de technicien pour effectuer la remise en condition de l’avion, autrement appelé le « tour avion ». C’était mon rôle aujourd’hui.
Le tour avion est une check-list que nous effectuons avant et après chaque vol. Elle nous permet de nous assurer que l’avion est prêt, qu’il ne présente pas de défauts et qu’il peut repartir en vol en toute sécurité. Pour se faire, je commence au niveau de la porte équipage afin de vérifier que les accroches ne présentent aucun défaut. Ensuite, je me dirige vers l’avant de l’appareil où se trouvent différentes sondes qui envoient des données d’incidence, de vitesse et d’altitude. Il est donc important de vérifier qu’il n’y a pas de points durs ou que les trous des sondes ne soient pas obstrués. J’enchaîne avec le contrôle du train auxiliaire où je vérifie qu’il n’y a pas de fuite hydraulique et je regarde également l’état d’usure des pneumatiques.
Prenons ensuite un peu de recul, je me trouve à quelques mètres de l’avion et cette vue d’ensemble me permet de contrôler les vitres du cockpit mais aussi le bord d’attaque des ailes et l’ensemble des moteurs. Je me baisse ensuite pour aller sous l’aéronef où l’on retrouve des antennes de radio communication mais aussi, selon la version de l’avion, des bandes de protection pour l’atterrissage sur terrain sommaire. Je vérifie alors l’intégrité de tous ces éléments.
Je poursuis mon tour avec la vérification du moteur n°3 (intérieur droite) en tournant à la main les pâles une à une. Je recherche alors des défauts sur le composite mais surtout sur les parties qui sont dégivrées en vol. Je fais le tour du moteur afin de constater l’absence de fuite ou de criques (petites fissures) qui peuvent apparaître sur la tuyère.
Après cette vérification, je prends du recul pour avoir une vue sur les moteurs n°3 et n°4 et regarder les entrées d’air puis j’effectue la vérification du moteur n°4 (extérieur droite). Je longe ensuite le bord d’attaque jusqu’au saumon (NDLR L'extrémité) de l’aile et je vérifie une fois de plus l’état général de la structure.
Je continue mon tour en vérifiant les volets et l’intérieur des tuyères. Je passe ensuite dans les trains principaux pour vérifier leur état, notamment qu’il n’y a pas de fuite. Je regarde plus en détail les blocs de frein et les pneumatiques car il peut y avoir des défauts dus aux contraintes à l’atterrissage mais aussi aux manœuvres au sol, notamment les virages ou les demi-tours. Il est donc important de les repérer et de suivre leur évolution. Enfin je ressors du puits de train vers l’arrière, au niveau de la porte parachutiste puis je me dirige vers la rampe et vers la gouverne de direction et de profondeur qui culmine à 14 mètres de hauteur. J’y vérifie l’absence d’anomalies ou de fuite puis j’entame le contrôle de la partie gauche de l’avion qui est semblable à la partie droite.
Pendant le tour, je recherche également d’éventuelles traces d’impacts structurels pouvant arriver au posé si jamais un débris est présent sur la piste ou en cas de collision avec un volatile.
Une fois le tour terminé, je dispose les caches d’entrée d’air et le système de verrouillage hélices pour qu’elles ne tournent pas sans être lubrifiées. Mais ce n’est pas tout, je remonte alors dans le cockpit afin d’extraire les données de vol pour les introduire dans un logiciel de maintenance qui calcule notamment le vieillissement des pièces de l’avion. Une fois ces tâches terminées et l’avion chargé, nous fermons la porte équipage soit pour une nouvelle étape, soit pour un repos bien mérité en escale. »
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.
Sources : État-major des armées
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