Le 20 août dernier, le premier ministre irakien Haider al-Abadi, annonçait l’assaut des troupes gouvernementales irakiennes sur la cité de Tal Afar, dernier fief de l’État Islamique dans le nord de l’Irak.
Soutenus par la coalition internationale contre Daech, dans le cadre de l’Opération Inherent Resolve (OIR), les soldats irakiens font une avancée rapide et reprennent le centre de la cité dès le septième jour de l’offensive. Au terme de 11 jours de combats, ils obtiennent la libération totale de la ville, le 31 août 2017.
Alors que le monde avait les yeux braqués sur les troupes au sol, une opération furtive et imperceptible se menait juste au-dessus des soldats et de la poussière du désert Irakien.
Depuis les bases aériennes du Levant et dans leurs cockpits, les aviateurs ont soutenu et appuyé les alliés dans leur progression pour libérer Tal Afar. Une action intense et ininterrompue durant 11 jours de conflit au sol et dans les airs.
L’action aérienne en amont de l’assaut
Pour les aviateurs de la coalition, l’opération aérienne a débuté avant le début de l’assaut terrestre. Afin de faciliter l’intervention des troupes irakiennes, des actions de renseignement et des frappes visant à déstabiliser et réduire les capacités de Daech ont été lancées en amont. Ces actions multilatérales ont été conduites par le centre de commandement des nations alliées : le « Combined Air and space Operations Center », appelé plus communément le « CAOC ». Positionné au Qatar, ce centre tactique planifie les opérations aériennes et détermine les ordres de vols pour tous les aéronefs de la coalition.
L’ensemble des aéronefs français a participé à la prise de Tal Afar : nos avions de combat ; les Rafales basés au Levant, les avions de recueil de renseignement et le ravitailleur, C-135.
L’assaut de Tal Afar vu du ciel
Les Rafales ont été mobilisés pour assurer des missions CAS « Close Air Support », qui consistent à appuyer les troupes au sol au moyen de frappes aériennes. Les Rafales effectuent des missions pouvant durer jusqu’à 7h00 en fonction de la plateforme de décollage. Des vols de longue durée qui nécessitent plusieurs ravitaillements en vol, parfois jusqu’à quatre pour un avion de chasse : une mission assurée par les ravitailleurs de la coalition, incluant un C-135 français.
Ravitaillement en zone hostile ; le C135 français à la manœuvre
Durant la reprise de la cité de Tal Afar, l’équipage du C135-FR a assuré le ravitaillement des avions qui survolaient la zone. Grâce à ses deux systèmes spécifiques, le « POD » en bout d’ailes et une perche rigide en queue d’avion, le « tanker » français est en capacité technique de ravitailler tous les avions de la coalition.
« L’ensemble des actions de ravitaillement est planifié. Nous recevons tous les matins l’ATO (Air Task Order) qui détaille les missions de la journée ; le type d’avion à ravitailler, la zone, l’heure prévue et la quantité demandée. Il est établi par le CAOC mais peut être ajusté ou redéfini en vol par le « Command and Control » en cas de changement » nous précise l’ADC Stéphane, Opérateur Ravitaillement en Vol.
Une mission aérienne collective
« Chasseur » ou « ravitailleur » les avions engagés sur CHAMMAL réalisent leurs missions grâce à l’ensemble des militaires qui les mettent en œuvre au quotidien. Chaque avion est déployé avec son équipe constituée d’une quinzaine de personnes. Les mécaniciens assurent la mise en œuvre des aéronefs, les « pétafs » ou armuriers configurent les bombes et missiles sous les avions, d’autres personnels œuvrent pour la planification des vols et pour assurer le soutien logistique, matériel et humain de l’opération.
Aux côtés de leurs camarades de la TF Wagram, tous ont contribué par leur action à la libération de Tal Afar, dernier bastion de l’État Islamique dans le nord de l’Irak.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (Opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation », au profit d’unités de sécurité nationale irakiennes et un pilier « appui », consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech au travers de la Task Force Wagram et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste à l’aide du système d’armes RAFALE
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense