Chammal : « Sur la base aérienne projetée au Levant, le temps est un luxe que nous n’avons pas »

L’équipe de dépannage a immédiatement été consultée pour avis. Verdict : le train devait être remplacé. Malgré des contraintes opérationnelles fortes, l’aéronef du groupe de bombardement 43 a dû être immobilisé au sol.

« Nous sommes les garants de la sécurité aérienne », explique l’adjudant Sébastien, chef d’équipe. « Le temps est un luxe que nous n’avons pas. Nous sommes engagés en opération, nous devons rendre le Rafale opérationnel très rapidement ».

Dès la réception des pièces à changer, l’équipe des mécaniciens est en place pour réaliser les opérations de repose de la jambe de train. Cinématique, hydraulique, mécanique, réglages de parallélisme : les mécaniciens vecteurs doivent effectuer des manœuvres nombreuses et précises.

« En tant que chef d’équipe, nous avons de l’expérience. Nous connaissons beaucoup d’opérations par cœur, mais nous nous appuyons toujours sur la documentation technique numérique » poursuit l’adjudant. La documentation technique détaille, étape par étape, les actions à réaliser. Le chef d’équipe et son adjoint réalisent de nombreux contrôles durant les opérations. Ils sont appuyés par de jeunes mécaniciens qui opèrent directement sur le chantier aidés par les conseils des plus anciens qui leur transmettent leur expérience pour les guider vers plus d’autonomie.

Vérin contre-fiche, bielle élastique, vérin de manœuvre : pas à pas, les pièces sont mises en place et minutieusement contrôlées. Le montage de la jambe de train est finalement terminé. L’équipe de dépannage procède ensuite aux essais de bon fonctionnement. L’opération consiste à rentrer et sortir les trains d’atterrissage du Rafale pour vérifier que tout est en ordre.

« On ressent le climat de confiance dans l’équipe » confie le commandant Romain, chef des services techniques du DETCHASSE, présent aux côtés des mécaniciens qu’il commande, «J’ai une cinquantaine de mécaniciens sous mes ordres. Ils sont passionnés, leur motivation et leur engagement sont quotidiens». Le Rafale, opérationnel, est prêt pour repartir.

« Les pilotes sont très attentifs à nos opérations de maintenance, nous échangeons beaucoup. Ils ont confiance en nous. Nous sommes aussi présents à leurs côtés à chaque départ avion pour donner un avis technique en cas de besoin. C’est un travail d’équipe. Nous sommes une unité au combat. » conclue l’adjudant  Sébastien.  

La base aérienne projetée est opérationnelle dès décembre 2014 et contribue directement aux actions contre Daech. Depuis sa création, plus de 980 missions de frappes et 22 000 heures de vol ont été réalisées, 6000 personnels y ont été déployés, plus de 1500 tonnes de fret y ont été transportées.