Le poste de conseillère politique (POLAD - Political Advisor ) de la mission de l’OTAN en Irak (NMI - Nato mission Irak) est occupé par madame Evolène. Déployée à Bagdad, cette spécialiste en relations internationales scrute la vie politique et diplomatique en Irak du commandement de NMI. Une mission passionnante.
Depuis janvier 2021, Evolène est chargée d’analyser la vie politique irakienne. Diplômée de Sciences-Po et de l’École Normale Supérieure de Lyon, elle opère en Irak avec un statut de capitaine de réserve et est employée par la Direction des relations internationales et stratégiques (DGRIS).
« Je mets mon expertise et ma connaissance des enjeux politiques, stratégiques et diplomatiques au service de la prise de décision du commandant de la mission, précise Evolène. Je contribue aussi à l’appréciation autonome de la France en conseillant la chaîne de commandement de l’opération CHAMMAL et les autorités en métropole. Cela se concrétise au quotidien par un important travail de veille et d’analyse du champ politique irakien, particulièrement complexe. À cela, s’ajoutent des interactions avec les autorités irakiennes au sein du gouvernement. Enfin, je travaille en lien étroit avec les représentations diplomatiques des pays membres de NMI soit 29 pays membres de l’Alliance et nations partenaires (Australie, Finlande et Suède.) »
Evolène travaille sous la direction d’un diplomate néerlandais, ayant rang d’ambassadeur et analyse quotidiennement les « vibrations politiques » du pays. « Pour simplifier, l’Irak est basé sur une sorte de « système à la libanaise ». Il y a un Président de la République issu de la communauté kurde, un Premier ministre chiite qui concentre une grande partie du pouvoir et un Président du Parlement de confession sunnite. Cet équilibre se retrouve au gouvernement où une subtile répartition des postes est opérée. Le gouvernement actuel a reçu pour mandat d’organiser les élections législatives programmées en octobre prochain. Cette échéance occupe une place importante dans les débats politiques et focalise l’attention générale. »
La mission NMI représente un véritable patchwork de nationalités : pays scandinaves ou du sud de l’Europe, États-Unis…. Bien que les différences d’appréciations peuvent exister, le principe de consensus général prévaut, comme toujours au sein de l’OTAN. « NMI est une mission de long terme visant à prodiguer du conseil aux autorités irakiennes, explique Evolène. Après des difficultés en 2014, l’Irak est aujourd’hui en mesure de lutter contre Daech avec l’appui de la Coalition internationale. »
La mission NMI en bref :
Mise en place à Bagdad en octobre 2018 à la demande du gouvernement irakien, la NATO mission Iraq (NMI) est une opération non-combattante dont la mission est de conseiller, former et renforcer les capacités des institutions et des Forces de sécurité irakiennes afin d’empêcher le retour de Daech, de combattre le terrorisme sous toutes ses formes et de stabiliser le pays. NMI est aujourd’hui commandée par un général danois sous les ordres du centre de commandement interallié de Naples (Joint Forces Command – JFC). NMI compte environ 450 personnels civils et militaires dont une soixantaine de conseillers issus de 26 pays de l’Alliance, ainsi que de 3 pays partenaires (Australie, Finlande et Suède). Ces conseillers font du mentorat des hautes autorités du ministère de la Défense irakien et des principales agences de sécurité. Ils interviennent aussi dans les instituts de formation militaires irakiens.
NMI collabore étroitement avec les autres acteurs internationaux engagés en Irak, que ce soit dans la cadre de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), de la mission d’assistance de l’ONU (UNAMI) ou de l’Union européenne (EUAM), dans le but d'accroître la stabilité à long terme du pays et de la région. La contribution française se porte aujourd’hui à trois personnels insérés.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.
Sources : État-major des armées
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