Le 06 mai 2017, trois Rafale de la base aérienne de Mont-de-Marsan se sont posés aux Émirats-arabes-unis (EAU). Convoyés depuis la métropole par un transporteur C135 FR, ces trois chasseurs monoplaces relèvent trois autres Rafale dont le potentiel doit être régénéré en métropole, notamment après leur participation aux opérations menées par la coalition au Levant contre Daech.
Au sein du pilier appui de l’opération Chammal, participation française à l’opération Inherent Resolve (OIR), la composante aérienne est déployée au Levant depuis 2014. Elle apporte un appui permanent aux troupes amies engagées dans des combats au sol contre Daech et permet également de réaliser des frappes dans la profondeur pour détruire les capacités militaires du groupe terroriste. L’engagement des moyens aériens français déployés est pleinement intégré à l’effort de la Coalition qui se porte actuellement dans les régions de Mossoul, en Irak et de Raqqah, en Syrie.
Pluralité des missions
14 Rafale (dix de l’armée de l’air et quatre de la marine nationale) sont actuellement engagés dans les opérations contre Daech depuis les bases aériennes aux EAU et en Jordanie. Ils réalisent trois types de missions :
- des missions d’opportunité, appelées Close Air Support (CAS), réalisées en fonction de l’évolution des combats au sol, sur demande des forces partenaires et sous un contrôle national ;
- des missions planifiées de frappe dans la profondeur (AI pour Air Interdiction) en Irak et en Syrie, contre des objectifs identifiés qui ont été étudiés à travers le prisme légal, technique et militaire par la Coalition et la France au travers de sa propre chaîne de contrôle national ;,
- des missions de renseignement, appelées aussi Intelligence, surveillance et reconnaissance (ISR), qui permettent d’affiner le processus de ciblage et de comprendre l’évolution des manœuvres de l’ennemi.
Le Rafale nous dit le CDT Mathieu, est un avion de chasse polyvalent qui « peut réaliser un jour un vol de reconnaissance avec sa configuration POD reco NG et le lendemain, une mission CAS avec sa configuration permettant l’emport de six bombes de 250 kg à guidage de précision.
Une équipe soudée
Les avions, fortement sollicités, nécessitent un suivi attentif de l’état de la machine. Les pilotes et les mécaniciens font partie de la même unité, et « cette boucle courte de commandement », nous précise le commandant, permet une réactivité adaptée aux besoins opérationnels. Afin de garantir un excellent taux de disponibilité avion, les mécaniciens se relaient, quotidiennement, pour effectuer les maintenances curatives et préventives indispensables. Bien que « l’environnement agressif des EAU n’impacte pas leur potentiel », nous assure le CNE Pierre, chef du soutien technique, « il est nécessaire d’effectuer un nettoyage très régulier des pièces ». Grâce à la priorité accordée à l’opération Chammal en termes de flux logistiques, les différentes spécialités de mécaniciens (vecteurs, armuriers, avioniques et motoristes) s’affairent, de jour comme de nuit, au rythme des missions, pour assurer l’interopérabilité de nos avions engagés, aux côtés de la coalition, dans la lutte contre Daech.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR(Opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation », au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui », consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech au travers de la Task Force Wagram et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste à l’aide du système d’armes Rafale.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense