Unité de conseil crée il y a 6 mois auprès du centre de Commandement des opérations interarmées irakien (Joint Operations Command – JOC-I), la Joint operations command advisory team (JOCAT) compte une trentaine de personnes commandée depuis l'été 2020 par un colonel français. Parmi eux, cinq officiers (dont trois viennent d'être relevés) spécialisés dans les domaines du renseignement, des feux dans la profondeur, des opérations terrestres et des opérations aériennes, partagent, durant 4 à 6 mois, leur expertise avec leurs homologues irakiens sous forme de mentoring ou au travers de séminaires.
Presque six mois après sa mise en place, la montée en puissance de la JOCAT se poursuit, tant à Bagdad que dans ses filiales auprès des commandements régionaux irakiens. "J'aurai près de quarante officiers, à Bagdad et à Erbil, qui conseillent au plus près l'état-major irakien et les commandements territoriaux." précise le colonel Laurent, premier commandant de cette unité. "Ces officiers viennent de treize pays différents dont les USA, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et de nombreux pays européens (Norvège, Finlande, Italie, Espagne, Allemagne, Hongrie, Suède, Hollande, République tchèque). Parmi eux, six Français."
Dès qu'il a été question d'adapter le dispositif de l'opération INHERENT RESOLVE (OIR) et que le JOCAT a été conçu, la France s'est portée candidate pour armer différents postes en contact quotidien avec les officiers irakiens du JOC-I (colonels ou généraux pour la plupart). Ainsi, les postes de Intel advisor, de Operations advisor for movement & maneuver, de Fires advisor et d'Air advisor ont-ils été confiés à des officiers français en raison de l'expérience reconnue détenue en la matière par les forces tricolores. Un poste d’Operations advisor est également occupé par un expert français a Erbil, au sein de l’Operation command advisor team (OCAT) Nord. Au terme d'un premier mandat de plusieurs mois riche d'avancées significatives, trois conseillers viennent d'être relevés. Les nouveaux Operations advisor for movement & maneuver, Fires advisor et Air advisor s'inscrivent dans la continuité de leurs prédécesseurs : rompus aux opérations extérieures, leur mission consiste à faciliter le croisement de domaine à partager avec les Forces de sécurité irakiennes (FSI).
Le Commandant Nicolas, nouveau Operations advisor for movement & maneuver a pour mission d'assurer le suivi des opérations des FSI, tant aériennes que terrestres, et de conseiller les officiers irakiens, colonels et généraux du JOC-I, afin de les accompagner dans leur recherche permanente d'efficacité dans le combat contre Daech. Légitimé par son expérience, il est intégré au plus près des décideurs opérationnels irakiens auprès desquels il effectue posément un travail de fond basé sur la compréhension des modes opératoires et des procédures mises en œuvre et propose des adaptations concertées et coordonnées en s’appuyant sur sa riche expérience opérationnelle.
La fonction d'Air advisor qu'assume le Lieutenant-Colonel Édouard vise à mettre son expertise de commandant de bord au profit de l'armée de l'Air irakienne qu'il assiste dans la définition des doctrines d'emploi de ses différents moyens. L'armée de l'Air irakienne, dotée d'une flotte aussi polyvalente qu'hétéroclite d’aéronefs, conduit des opérations aériennes dont elle tire en permanence les enseignements et s’oriente vers une planification plus solide des activités.
Au poste de Fires senior advisor, la mission du Lieutenant-Colonel Benoit vise à améliorer la prise en compte et l’intégration des appuis feux irakiens au sein des opérations conduites quotidiennement et de manière autonome contre Daech. Il effectue un travail de valorisation des résultats et aide ainsi les FSI à en mesurer plus précisément l'efficacité. En outre, sa mission consiste également à proposer et superviser, en liaison avec la strike cell d'OIR – la cellule responsable des frappes – l’emploi des appuis feux (tirs d’artillerie, mortiers ou canons comme les frappes aériennes) de la coalition au profit des unités irakiennes lorsque cela s’avère nécessaire.
Cette mission essentielle de conseil s'appuie sur un partage d'expérience qui se matérialise par l'organisation de séminaires qui, durant 3 à 4 jours d'affilée, rassemble un petit nombre de spécialistes, tous grades confondus au profit des officiers irakiens. Mêlant théorie et pratique, issus quelquefois d’exemples d’opérations menées par les FSI elles-mêmes, ces échanges pédagogiques mettent en lumière les connaissances communes comme celles à consolider. Reconduits mensuellement, ils ont déjà permis de tirer des enseignements concrets et mesurer des résultats tangibles.
La légitimité des officiers français dans cette mission de conseil a forte sensibilité diplomatique est unanimement reconnue, tant par les Irakiens que par les autres nations, du fait de la solide expérience opérationnelle acquise par la France tant dans l’opération CHAMMAL que celle de BARKHANE également connue et suivie par les autorités locales et les membres de la coalition.
Après la mise en place de cette entité de conseil et la création de relations de confiance avec le partenaire irakien pendant le premier mandat, l’équipe suivante a pour mission de capitaliser sur les observations et les actions déjà conduites, de les ajuster pour renforcer l’efficacité des FSI vers leur autonomie.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région, car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.
Sources : État-major des armées
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