Alors que dans quelques semaines, l'opération Chammal entrera dans sa deuxième année, les forces aériennes françaises engagées dans l'opération ont franchi une nouvelle étape. Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 a procédé à un tir de bombe guidée laser le 19 août 2015. Quelques jours plus tôt, le 17 août 2015, les aéronefs français engagés dans Chammal ont réalisé la 200ème frappe française, après avoir dépassé les 1000 missions aériennes en juillet 2015.
Le 19 août 2015, l'Atlantique 2 a rejoint une patrouille mixte de Mirage 2000 vers 22h, heure de Paris. Ensemble ils ont participé à une mission planifiée qui a permis la neutralisation d'un bâtiment du groupe terroriste Daech, qui était utilisé pour des opérations de transit, de commandement et de contrôle de ses opérations.
Ce premier tir de l'ATL2 s'inscrit dans un large panel de missions aériennes ordonnées par le CAOC aux moyens aériens des différents pays de la coalition Inherent Resolve.
Chaque jour, le CAOC diffuse un ATO, Air Task Order, qui ordonne l’exécution de toutes les missions aériennes de la coalition. La France est l'un des quelques pays, parmi la soixantaine que compte la coalition, à pouvoir participer à l'ensemble du spectre des missions aériennes qui sont nécessaires au bon déroulement du plan aérien global de la coalition.
Les frappes seules, qu'elles soient réalisées par des Rafale, des Super Etendard Modernisés ou des Mirage 2000 D ou N, ou maintenant par un Atlantique 2, sont l’aboutissement d’un long processus qui nécessite la réalisation d’autres types de missions aériennes
Les missions de renseignement dans la profondeur, les ISR, effectuées par l'Atlantique 2 et par les Rafale avec leur pod RECO NG (système de reconnaissance nouvelle génération), permettent l'acquisition de connaissances multiples sur les manœuvres du groupe terroriste qui serviront tant au sol pour les troupes irakiennes que pour les autres nations de la coalition participant aux missions aériennes.
Les missions de contrôle et de coordination, les C2, exécutées par l'E3F et l'E2C, ponctuellement par l'ATL2, permettent la surveillance, le contrôle et la circulation de tous les avions de la coalition, que ce soit dans une gestion complète de l'ensemble des mouvements sur tout l'espace aérien irakien, ou plus localement, pour le contrôle d'une mission particulière avec un ou plusieurs avions.
Les missions de ravitaillement en vol, assurées par les C135, permettent à tous les avions de la coalition de s'avitailler en cours de mission de manière à exécuter des vols de plusieurs heures si besoin, comme cela est souvent le cas pour les missions ISR ou de reconnaissance armée.
Le transport logistique constitue un autre volet important, que la France met en œuvre avec ses C160 Transall et principalement ses A400M Atlas. Ces liaisons permettent, depuis la France et entre les différents lieux de stationnement des unités aériennes françaises, de ravitailler et d'assurer le recomplètement en matériels chaque entité en demande.
Par la maîtrise du ciel et un soutien efficace aux troupes irakiennes qui évoluent au sol, les avions de Chammal participent ainsi à l’ensemble des missions aériennes possibles.
Si la devise de l'opération Inherent Resolve étant Une mission, plusieurs nations (One mission, many nations), celles des moyens aériens français de Chammal pourraient être : une nation, plusieurs missions.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammalmobilise 700 militaires. Elle vise à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à assurer un soutien aérien aux forces irakiennes dans la lutte contre le groupe terroriste Daech. Le dispositif complet est actuellement structuré autour de douze avions de chasse de l’armée de l’Air (six Rafale, trois Mirage2000D et trois Mirage2000N) et d’un avion de patrouille maritime Atlantique2. Il comprend également des militaires projetés à Bagdad et Erbil pour la formation et le conseil des militaires irakiens.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense