Opérations
Dans le cadre de l’opération Chammal, les armées ont déployé un avion de détection et de commandement aéroportés au début du mois de mars. Les aviateurs du détachement ont été accueillis au Qatar par le contingent permanent de militaires français déployés sur place, dont certains sont insérés au cœur du centre de commandement aérien de l’opération, appelé CAOC.
Cet E-3F, nom de code OTAN « AWACS » pour Airborne Warning And Control System, est déployé dans cette opération extérieure pour la huitième fois. L’avion français offre, avec les AWACS américains et britanniques, une capacité précieuse sur un théâtre d’opérations au volet aérien particulièrement développé.
Acquis par la France en même temps que les modèles britanniques, les quatre E-3F ont été livrés en 1990 et 1991 et sont mis en œuvre par le 36ème Escadron de détection et de commandement aéroportés (EDCA). Les quatre aéronefs viennent d’achever la rénovation complète de la « partie mission », notamment les stations électroniques des nombreux opérateurs qui œuvrent à l’intérieur.
Parmi ses missions, la détection y détient une part importante. Réalisée grâce à son radar embarqué mais également au travers des communications radio ou en recoupant les différentes informations issues de ses nombreux capteurs, l’E-3F permet aux contrôleurs et aux opérateurs d'identifier les aéronefs, les navires et les mobiles évoluant dans leur zone de responsabilité.
Une fois la détection et l'identification réalisées, l’ensemble des plots est classifié par catégorie (ami, présumé ami, neutre, inconnu, suspect, hostile…) ce qui permet d'établir la situation tactique de théâtre sur des centaines de kilomètres autour de l’aéronef.
Cette situation tactique est alors transmise vers les structures de décisions, notamment le CAOC (Combined Air Operations Center), tout en coordonnant les activités des aéronefs amis sur zone telles que les transferts des chasseurs vers les zones d’appui ou de ravitaillement en vol.
Pour assurer ces missions en permanence, les AWACS se relaient constamment sur des zones bien définies. Une mission peut ainsi débuter en milieu de nuit après un transit de deux heures. L’AWACS travaille sur un orbite dédié qui lui permet de coordonner les moyens aériens tout en fournissant la meilleure détection possible sur les zones d’attention et notamment sur les aéronefs évoluant en très basse altitude.
« La possibilité d’avoir un radar aérien en haute altitude, déporté au-dessus d’un théâtre permet en effet de combler le manque de visibilité des radars sols et de surface ; il offre au centre de commandement de l’opération un instantané de la situation tactique », témoigne le chef du détachement.
La mission s’étend parfois jusqu’en fin de matinée, grâce à un ravitaillement en vol nocturne, effectué pour la première fois au-dessus du territoire syrien lors de ce présent détachement.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est la participation française à l’opération Inherent Resolve (OIR) et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités irakiennes de sécurité et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
