CHAMMAL – Premier déploiement : portrait croisé d’un jeune équipage de RAFALE

Des parcours différents mais une même ambition

A l’origine, l’un et l’autre souhaitaient avant tout devenir militaires, explique le capitaine Alexandre. A 16 ans, le capitaine Alexandre a mis un pied dans l’aéronautique en passant sa licence de pilote privé dans un aéroclub. Ensuite, lors de salons de l’orientation, il a découvert la possibilité de rejoindre l’armée de l’air. Il a donc suivi les classes préparatoires aux concours des grandes écoles au sein de l’Ecole des Pupilles de l’Air à Grenoble et a obtenu d’entrer à l’école de l’air en 2010. C’est alors qu’il décide de devenir pilote de chasse.

L’aspirant Anthony a un parcours différent. Après un baccalauréat et un BTS, il s’est engagé pour servir son pays à l’âge de 20 ans : « J’ai découvert la possibilité de devenir personnel navigant en franchissant la porte d’un Centre d’Information et de Recrutement de l’Armée de l’Air. J’ai donc décidé de tenter ma chance à fond ». Il a ainsi été retenu pour intégrer la formation de Navigateur Officier Système d’Armes.

Une formation longue et exigeante sur RAFALE

Plusieurs années de formations sur de multiples bases aériennes leur ont été nécessaires pour devenir aviateurs. Chaque étape de leur parcours a donné lieu à une nouvelle remise en question et leur a demandé de faire leurs preuves.

Le capitaine Alexandre et l’aspirant Anthony furent tous deux affectés dans une unité spécialisée dans la formation des aviateurs sur RAFALE. Ils furent formés sur cet avion pendant plusieurs mois, alternant passages en simulateur et vols d’entraînement. A l’issue de cette période, ils rejoignirent un escadron de chasse où ils furent préparés à accomplir des missions opérationnelles.

Les deux jeunes officiers ont réalisé leur ambition de rejoindre cet escadron grâce à un investissement et une détermination sans faille: « C’est à la portée de toute personne motivée et travailleuse » insiste le capitaine Alexandre.

Pour l’aspirant Anthony, il n’y a pas de profil type pour devenir pilote de chasse ou navigateur : seuls les efforts et le travail comptent. « Il faut y aller à fond, essayer pour y arriver et surtout rester motivé car ce n’est pas facile tous les jours mais pouvoir faire un métier comme celui-ci est une opportunité incroyable »

Premier déploiement au Levant : « l’aboutissement d’années de formation et d’efforts qui ont fini par payer »

A l’été 2019, ils sont déployés pour la première fois en opération extérieure pour plusieurs mois sur la base aérienne projetée au Levant, pour conduire des missions aériennes au profit de l’opération Chammal. « On le prend comme une récompense, c’est l’aboutissement d’années de formation et d’efforts qui ont fini par payer, affirme Anthony. Nous sommes mis dans le bain rapidement avec la première mission de guerre au-dessus du théâtre irako-syrien une fois notre période d’adaptation terminée. Le danger, on y pense bien-sûr, mais nous sommes des professionnels avant tout et dès lors les automatismes acquis au cours de toutes ces années de formation et d’entraînements prennent le pas et chacun se concentre uniquement sur la mission à accomplir. »

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.