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CHAMMAL : Premier déploiement opérationnel de SEPHIRA

Mise à jour  : 13/12/2018

Plusieurs fois par jour, deux spécialistes météo de la Task Force Wagram transmettent les prévisions climatiques aux pièces d’artillerie pour assurer la précision et l’efficacité des tirs CAESAR. Pour cela, l’équipe met en œuvre la très récente station d’acquisition de l’information atmosphérique baptisée SEPHIRA (Station d’Élaboration de Profils atmospHérIques et Radiosondage pour l’Artillerie). C’est la première fois qu’elle est déployée dans le cadre d’une opération extérieure.

La prise en compte des conditions climatiques est indispensable pour garantir l’exactitude des tirs des canons CAESAR. Selon l’altitude, la direction et la vitesse du vent, mais aussi la température, le taux d’humidité ou la pression atmosphérique, le réglage du canon sera différent. C’est pourquoi des sondages réguliers sont réalisés chaque jour sur la position d’Al-Qaïm, en Irak, non loin des pièces d’artillerie. Selon l’interprétation des données du bulletin, transmis par le brigadier-chef Djamal, chef météo de la Task Force Wagram, les artilleurs calculeront et rectifieront informatiquement leurs tirs, pour atteindre leur objectif. « Un vent à 2 000 mètres d’altitude qui souffle à 120 km/h Nord sont autant d’informations à prendre en compte pour adapter la trajectoire des projectiles » précise Djamal.
SEPHIRA se compose d’un système de communication par satellite, faisant appel à la modélisation numérique de l’atmosphère en complément du radiosondage. Ce nouveau modèle permet d’acquérir un profil d’atmosphère grâce au soutien opérationnel de Météo-France, qui met à disposition des forces armées ses observations météorologiques et prévisions sur le site du centre interarmées de soutien météo-océanographique aux forces (CISMF).
« C’est la première fois que SEPHIRA est déployée en opération extérieur et elle fait l’unanimité ! » souligne le brigadier-chef Anthony, chef météo adjoint qui possède dix ans d’expérience dans le domaine. Plus pratique, la nouvelle station nécessite moins de véhicules et un effectif plus réduit pour sa mise en œuvre, ce qui accroit leur mobilité. Anthony souligne un gain de temps appréciable grâce à des démarches d’utilisation simplifiées et une meilleure ergonomie du véhicule, plus adaptée à leur fonction : « Nous avons désormais un PVP (petit véhicule protégé) où peuvent être stockées quatre bouteilles d’hélium, sachant qu’une bouteille sert à gonfler six ballons météorologiques. Il y a plus d’espace de rangement à l’intérieur et surtout du matériel haut de gamme ». SEPHIRA se distingue par sa technologie. Ordinateur moderne, tablette, groupe électrogène et connexion satellitaire sont intégrés dans le petit blindé. Il s’agit d’un système plus informatisé qui offre tout le confort matériel permettant aux spécialistes météo d’être davantage indépendants et autonomes.
En complément, l’équipe envoie au ciel environ deux fois par jour une sonde fixée à un ballon d’hélium. Un parachute rouge est accroché à l’équipage de vol, terme qui désigne l’ensemble de la sonde et du ballon, afin de ralentir sa chute. Moins de trente minutes plus tard, les données sont récupérées et exploitées par les deux opérateurs pour fournir un bulletin en cas d’urgence. Un sondage possède une validité de six heures, mais l’équipe météo reste en alerte permanente. Enfin, après avoir contrôlé et interprété les données réceptionnées par le PVP, Djamal et Anthony les transmettent directement, de leur véhicule, aux pièces d’artillerie via le logiciel Atlas, le système informatique qu’utilisent les artilleurs en opération.
La modélisation atmosphérique de la station SEPHIRA alliée à la technique du radiosondage, permet de fournir rapidement l’information nécessaire au tir. Un dispositif inhérent à la mission d’appui attribuée aux artilleurs, qui contribue au succès des tirs de la Task Force Wagram.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit d’unités de sécurité nationale irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.  


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense