Le sergent-chef Harry et le sergent Adam, déployés au sein de l'opération Chammal, ont pour mission de former les soldats irakiens aux techniques et procédures de sauvetage au combat et d’assurer le soutien médical des soldats français déployés en Irak.
Harry a débuté sa carrière militaire en 2005 en tant que sapeur dans la Légion étrangère. Il est rapidement monté en grade et s’est orienté vers les spécialités sanitaires. Depuis 2011, diplômé de l’école paramédicale des armées, il est projeté régulièrement : Djibouti, Côte d’Ivoire, Mayotte, ou encore Guyane. De son côté, Adam s’est engagé en 2007, également en tant que sapeur légionnaire, avec une spécialité « Montagne ». En 2009, il est devenu auxiliaire sanitaire et a poursuivi son parcours en Guyane puis au sein des unités de montagne. En 2017, également diplômé de l’école d’infirmier, il développe ses compétences en secourisme en devenant sauveteur plongeur.
Déployés au sein des Task Force Narvik et Monsabert, les deux infirmiers mènent leur mission dans deux cadres différents. Le sergent-chef Harry, inséré au sein de la Task Force Narvik, est en charge du soutien et du suivi médical des soldats français de son unité, mais est aussi formateur en secourisme au combat auprès des soldats de l’Iraqi Counter Terrorism Service. « Dans le cadre de cette formation, les stagiaires de l’ICTS apprennent aussi bien des gestes basiques comme la pose d’un garrot, d'un pansement compressif ou d'un pansement trois côtés, que des gestes beaucoup plus techniques tels l’arrêt d'un saignement avec pose de points de suture ou la prise en charge d'une détresse respiratoire », témoigne-t-il.
Le deuxième infirmier, le sergent Adam, est engagé au sein de la Task Force Monsabert dans une équipe médicale sous les ordres du médecin de l'unité. Il dispense lui aussi des formations de secourisme au combat, mais au profit des soldats de la 6e division irakienne, unité chargée des opérations de sécurisation de la région ouest du grand Bagdad. « C’est la première fois que je participe à une mission de formation d’une armée étrangère. Dans le cadre de la coalition, on a adapté l’enseignement des gestes de premiers secours prenant en compte le contexte culturel des soldats irakiens. Mon rôle est de les entraîner, de les "driller" comme on dit dans notre jargon, à extraire un combattant sous le feu pour le mettre en sécurité́ et lui appliquer les premiers soins rapidement » explique le sergent Adam.
Pour les deux infirmiers, cette mission est un nouveau défi dans leur parcours professionnel, « on s’adapte aux besoins des soldats irakiens dans le domaine de la formation médicale et sanitaire. Notre objectif est de transmettre notre savoir-faire malgré nos différences culturelles et la barrière de la langue » explique Adam. Quant à Harry, « outre les relations professionnelles, j’ai découvert d’autres façons de faire, de penser, de vivre, de parler. D’une part, on tisse un lien fort avec les stagiaires irakiens, basé sur l’échange, d’autre part, on partage nos expériences avec nos homologues des autres contingents de la Coalition ».
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense