Inséré au sein de l’état-major de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), le commandant Yann opère dans la branche CJ5, chargée de la planification des opérations. Il présente le rôle de cette division, chargée « d’anticiper le coup suivant ».
La branche CJ5 du Combined joint task force (CJTF) accueille des militaires du monde entier : Américains, Australiens, Britanniques, Canadiens, Danois, Espagnol, Néerlandais et Français. Au cœur de cette ambiance résolument internationale, le commandant Yann fait partie de la cellule « stratégie et plans ». « Mon poste se trouve à Bagdad, détaille le commandant. Notre équipe doit en effet se coordonner finement avec la NATO mission Iraq (NMI), mission à l’action complémentaire d’OIR. Sur place, nous bénéficions aussi de la proximité immédiate des Forces de sécurité irakiennes (FSI), ce qui nous permet d’évaluer l’évolution de leurs besoins. »
Aujourd’hui, l’opération OIR poursuit son évolution. Elle se trouve actuellement dans sa 4e phase, dite de « stabilisation ». Les FSI poursuivent leur montée en puissance, continuant d’opérer en première ligne contre des cellules fragmentées de Daech. Le rôle du CJ5 consiste à planifier l’évolution des opérations de la Coalition. « En relation avec le Commandement central (CENTCOM) des opérations américaines, nous travaillons à plusieurs scénarios, détaille le commandant. Notre rôle consiste à proposer diverses options, afin qu’in fine, un nouveau modèle soit défini. Ce dernier sera ensuite décrit dans un « plan de campagne » et un « ordre d’opération », déclinés en ordres donnés aux différents niveaux de l’état-major, avec des applications concrètes sur le terrain. »
Officier logisticien appartenant à l’arme du train, le commandant Yann juge cette expérience en état-major international très enrichissante. « J’ai participé par le passé à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), mais c’est la première fois que je travaille au sein d’une coalition de ce type. Il est intéressant de constater l’efficacité d’une telle structure où la convergence des vues et la prédominance d’une nation aux postes clés - en l’occurrence les États-Unis - accroit la rapidité de décision tout en préservant l’intérêt commun. Cela fait écho dans un sens à ce que la France réalise au Sahel avec ses partenaires européens. »
La variété des interlocuteurs et la participation aux travaux portant sur l’évolution de cette vaste opération sont très gratifiants pour le commandant. « J’échange tous les jours avec des acteurs très variés : que ce soit au sein de la Coalition, de NMI ou de la chaîne de commandement américaine de CENTCOM. Cela contribue à mieux anticiper l’évolution du contexte politico-sécuritaire de la région et permet de mieux cerner les contours d’une opération dont l’environnement est particulièrement complexe. »
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.
Sources : État-major des armées
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