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CHAMMAL : Portrait du colonel Jean-Charles, commandant les éléments français au Qatar

Mise à jour  : 29/04/2021

Le colonel Jean-Charles est au cœur des opérations aériennes de la Coalition internationale luttant contre Daech au Levant. Déployé au Qatar, il commande les éléments français insérés au sein du Commandement interalliés des opérations aériennes (CAOC - Combined air operations center)  et veille au bon engagement des moyens aériens français, dans le respect des règles d’emploi définies. Présentation.

Mon colonel, quels sont les faits marquants de votre carrière opérationnelle ?

J’ai débuté ma carrière dans l’armée de l’Air et de l’Espace comme Navigateur officier systèmes d’armes (NOSA) sur Mirage 2000N, et j’ai notamment eu l’honneur de commander l’escadron de chasse 1/4 « Dauphiné ». J’ai par la suite occupé diverses fonctions en états-majors, notamment dans le domaine de la dissuasion nucléaire.

Au cours de ces trois dernières années, j’ai plus particulièrement participé à plusieurs opérations extérieures, aussi bien au sein de l’opération BARKHANE en 2019 comme chef d’état-major, qu’en 2018 au sein de l’opération INHERENT RESOLVE(OIR) au Koweït. C’est dans cette dynamique que j’occupe depuis janvier 2021, les fonctions de National representative (NR) français au sein du CAOC d’Al Udeid au Qatar.

Quelles sont vos fonctions au sein des opérations aériennes ?

En tant que NR, mon rôle consiste à m’assurer que les moyens aériens français engagés dans  OIR soient employés au niveau correspondant à leur pleine capacité. Je veille à ce que les missions confiées à nos équipages respectent les directives d’emploi fixées par le niveau stratégique français. Concrètement, j’assure l’interface entre le directeur du CAOC, une fonction actuellement confiée à un général britannique, et le commandement militaire français, notamment le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO). Je porte la voix de la France auprès de nos alliés.

En relation avec le général Tardif, Senior national representative de niveau opératif (SNR-O) de l’opération CHAMMAL, le volet français de l’opération OIR , j’assure le contrôle des aéronefs français. Sous le contrôle opérationnel confié au général américain commandant la Joint force air command (JFAC), j’adapte leurs missions dans le respect des directives internes du CAOC et en cohérence avec nos règles d’emploi.

Quelle perception nos alliés ont-ils des Français ?

Au sein de la Coalition, les moyens aériens français bénéficient d’une excellente image. Le professionnalisme de nos équipages est unanimement reconnu et salué.

Nos alliés apprécient grandement l’étendue des capacités dont nous mettons à disposition. Par exemple, les avions de chasse Rafale peuvent réaliser au cours d’un même vol des missions d’attaque au sol, de défense aérienne et de reconnaissance. La France engage aussi des moyens de détection, de contrôle et de commandements embarqués, comme les E3-F Awacs ou les E2-C Hawkeye. Ces High value assets (unités de haute valeur) apportent une plus-value appréciée de la Coalition au même titre que nos aéronefs spécialisés dans le ravitaillement en vol (C135 et A330 Phénix) , dans le transport aérien (A400M Atlas mais également A330 Phénix).

Notre interopérabilité est parfaite. Les moyens aériens français sont donc parfaitement intégrés au sein de l’opération OIR. La formation, l’expérience et la maîtrise de nos équipages ont depuis longtemps fait leurs preuves.

Pourriez-vous nous présenter le détachement français que vous commandez ?

Au sein du CAOC, trois officiers français sont directement insérés dans les différentes cellules : au sein de la programmation aérienne, dans la cellule de division stratégique, ainsi que dans la cellule chargée de l’exploitation et la fusion du renseignement.

Par ailleurs, pour assurer le contrôle national des moyens aériens français, je m’appuie sur une équipe dédiée. Cette dernière est sous la direction d’une autorité d’approbation nationale et est composée d’un conseiller juridique, d’un conseiller spécialisé dans le ciblage et d’officiers de liaison maîtrisant parfaitement les capacités des appareils engagés.

Je dispose aussi de spécialistes dans les Systèmes d’information et de communication (SIC),notamment dans les liaisons de données tactiques, des systèmes qui interconnectent nos aéronefs à l’ensemble des systèmes de la Coalition. Les SIC et les liaisons de données tactiques sont indispensables et doivent être opérationnels 24h/24.

Enfin, je dispose aussi de militaires chargés du soutien général de notre détachement (finances, logistique, chancellerie, etc.). Quelle que soit notre fonction, nous restons tournés vers les opérations aériennes. Nous devons être précis dans nos actions, rigoureux, réactifs et disponibles. Très souvent, les vies des combattants au sol en attente d’un appui aérien et sont tributaires des décisions que nous prenons..

 

 

 

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA