Le capitaine Caroline est déployée pour quelques mois sur la base aérienne projetée au Levant. Elle y effectue sa première OPEX dans le cadre de l’opération « Chammal ». Ce déploiement constitue l’aboutissement d’un parcours déjà riche.
Passionnée d’aviation depuis son plus jeune âge, elle obtient son brevet de pilote privé à l’âge de 17 ans après avoir obtenu un Brevet d’Initiation à l’Aéronautique (BIA) dans un aéroclub du nord-est de la France.
Après un BAC Scientifique et une année de classe préparatoire aux grandes écoles, elle s’engage dans l’armée de l’air en qualité d’Elève Officier du Personnel Navigant en 2001. Elle se rend à Salon-de-Provence pour sa formation initiale.
Ensuite, le capitaine Caroline poursuit son parcours pour devenir pilote de chasse. Elle rejoint Cognac où elle est formée sur Epsilon pour sa pré-spécialisation chasse. Enfin, en 2003, elle intègre l’école de chasse à Tours, qui forme les
futurs pilotes sur Alphajet. En 2004, elle en ressort brevetée pilote de chasse et effectue un stage à Cazaux avant d’être affectée au Régiment de chasse 02/030 « Normandie Niémen » à Colmar, où elle pilote le mythique Mirage F1. Aux commandes de cet avion, elle effectuera plusieurs détachements, notamment au Tchad.
Après ces années au cœur de l’opérationnel, elle fait un passage à Cazaux puis à Tours pour être moniteur de vol, essentiel pour la transmission de l’expérience aux plus jeunes. Son parcours professionnel lui a permis de se familiariser avec le Tornado, lors d’un échange en Allemagne. A son retour, elle sera finalement affectée dans un escadron de chasse où elle pilotera le fleuron de l’aviation de chasse française, le Rafale.
Actrice de l’opération Chammal, le capitaine Caroline nous explique en quoi ses missions aériennes consistent. « Elles appuient les forces de sécurité irakiennes (FSI) dans leur combat contre Daech. Le terme « appui » fait référence aux frappes. Celles-ci peuvent être planifiées plusieurs jours en amont grâce à une analyse minutieuse de renseignements. Mais parfois, nous devons également réaliser des missions d’appui aérien rapproché appelées close air support (CAS). Si des éléments de la coalition internationale sont attaqués par Daech et que nous sommes les plus proches, nous allons réaliser une frappe pour les appuyer. Enfin « l’appui » peut également se faire par l’acquisition de renseignements grâce aux nombreux capteurs du Rafale qui seront ensuite analysés par nos spécialistes ».
Contrairement aux idées reçues, le métier de pilote de chasse est accessible à tout candidat étant « motivé, passionné et travailleur, quel que soit le cursus ou la spécialité ». Cette formation nécessite une volonté à toute épreuve et une remise en question perpétuelle car elle les « met à rude épreuve jour après jour ».
Le capitaine Caroline estime être un aviateur comme les autres. Selon elle, « Femme ou homme, chacun doit faire ses preuves. Chacun a ses chances de réussir du moment qu’il s’en donne les moyens ». Elle conclut l’interview en ajoutant « C’est un milieu extraordinaire, nous sommes tous des frères d’armes ».
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense