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CHAMMAL : Parcours croisés dans le ciel de Chammal

Mise à jour  : 02/07/2019

Les capitaines Antoine et Sylvain sont des co-pilotes, ou « copi », du groupe de ravitaillement en vol. Dans le cadre de l’opération Chammal, ils sont actuellement déployés sur la base aérienne d’Al Udeïd au Qatar.

Des chemins qui s’entrecroisent…

Nos deux capitaines ont un parcours similaire. En 2008, ils sont tous deux entrés à l’école des pupilles de l’Air, qui est un lycée militaire. Dès lors, leurs chemins ne font que s’entrecroiser. Deux ans après, ils sont admis à l’école de l’Air. Bien que séparés le temps de leurs stages, Antoine l’a effectué aux États-Unis, tandis que Sylvain est resté en Europe, en Allemagne, ils se sont retrouvés en 2014 au Centre de formation aéronautique militaire initial (CFAMI). En 2016, ils empruntent une fois encore une direction commune, celle du centre de formation des ravitailleurs en tant que « copi ».

Les missions au sein de la Coalition : une occasion pour montrer leur savoir-faire et leur capacité d’adaptation

Selon les deux capitaines, le rôle de co-pilote ne se réduit pas à l’assistanat du pilote. Le co-pilote est un aviateur qui suit une formation en continue et acquiert de l’expérience pour obtenir la qualification de pilote et prétendre au statut de commandant de bord.

Leurs rôles au sein de l’équipage peuvent en revanche différer par leur fonction à bordi et leur placement à gauche ou à droite du cockpit. En effet, certaines commandes de l’avion ne sont accessibles que sur un seul des postes de pilotage. Il existe un pilote en fonction (PF) Pilot flying, et un pilote non en fonction (PNF) pilot not flying. Le PF est dédié à la conduite de l’aéronef tandis que le PNF exerce des fonctions de contrôle et de surveillance.Pendant une mission de ravitaillement en vol, le pilote ou le co-pilote gère la conduite du vol notamment la trajectoire de l’aéronef. Ce dernier transfère vers l’opérateur du ravitaillement en vol le chasseur à ravitailler et procède ensuite à la dissociation de l’aéronef. Tandis que le second actionne les différentes vannes et pompes et vérifie l’évolution du carburant, tout en tenant compte des besoins propres en carburant du tanker.

Après un an ponctué de plusieurs missions d’entraînement hors ou en métropole, ils obtiennent leurs qualifications pour être « copi opérationnel » et pour la mission de dissuasion.

Sur leurs quatre OPEX respectives, soit ils se suivent sur leurs détachements, soit ils sont communs. I s’agit en revanche de leur première OPEX sur une base aérienne interalliés.

Le capitaine Antoine trouve « très intéressant de travailler au sein de la Coalition. Les procédures opérationnelles sont différentes, ainsi que les conditions de travail ». Il rajoute que « le cycle de planification est rodé au CAOC (Combined Air Operations Center - Centre de commandement des opérations aériennes). On ne ressent pas la pression opérationnelle qui se joue à une autre échelle ». En effet, tous les changements sont normés et annoncés bien en amont. Le capitaine Sylvain explique « les missions réalisées au sein de la Coalition sont l’occasion pour nous de montrer notre savoir-faire et mettre en avant notre capacité d’adaptation. Notre entraînement et nos méthodes sont du niveau de celui des autres forces et s’intègrent parfaitement au sein de cet environnement interalliés ».

Le travail est le même qu’en France, « nous sommes au service des chasseurs et tout l’intérêt de ces opérations coordonnées est d’adapter le dispositif aérien aux changements rapides de l’ordre de bataille, ce que nous faisons en permanence en réarticulant la mission conformément aux demandes du CAOC », conclut le capitaine Sylvain.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense