CHAMMAL : Opérationnels d’emblée !

« C’est une mission de ciblage planifiée, autrement dit, le but est de détruire un objectif militaire préalablement identifié » explique le NOSA. Une fois le dossier d’objectifs reçu, les équipages ont 24 heures pour préparer la mission à partir des éléments reçus du centre interallié des opérations aériennes (Combined Air Operations Center – CAOC).

Il s’agit d’un refuge de combattants du groupe terroriste Daech et d’une cache d’armes. Pour cet équipage de Rafale, ce tir est leur premier sur un théâtre d’opérations. Ils ont minutieusement préparé la mission. Avant de partir, ils affinent leurs paramètres de tir en fonction des dernières informations météo annoncées sur l’objectif. L’heure du décollage a sonné. Dans une demi-heure, ils seront sur zone. En arrivant, ils procèdent à une première vérification. « Nous avons survolé le site pour constater l’absence d’individus, ajoute le NOSA. Une fois ce diagnostic établi, nous avons eu l’autorisation de frapper deux bâtiments. »

Pour cette mission, les chasseurs français ont tiré deux bombes à guidage laser et GPS. « Ce premier tir représente l’aboutissement de notre entraînement » explique le pilote. Un type de mission longuement préparée et répétée en exercice.

Au cours de la même mission, la patrouille de Rafale a ensuite été sollicitée sur une mission d’appui aérien rapproché (Close air support — CAS) ; les forces démocratiques syriennes sont sous le feu ennemi et ne peuvent plus se désengager. Un appui aérien est demandé. « Au vu de l’urgence de la situation tactique établie par le JTAC (Joint terminal Attack Controller — contrôleur aérien avancé, nous sommes intervenus en délivrant deux bombes sur les positions de Daech », explique le pilote.

Quelques minutes plus tard, le JTAC demande un nouvel appui aux avions. L’équipage agit systématiquement sur accord du représentant national, depuis le Qatar. Le représentant national s’appuie sur deux conseillers : le conseiller juridique et le spécialiste en armement. Le premier étudie la conformité de l’objectif aux règles d’engagement et le second apporte une solution technique, en préconisant l’emploi d’un armement permettant d’atteindre l’effet militaire recherché.

Au cours de cette mission, les Rafale ont largué six bombes. Un premier vol opérationnel particulièrement dense et intéressant pour ce jeune équipage.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.