En Irak, le munitionnaire positionné sur la Fire Base, la zone depuis laquelle les canons CAESAR réalisent leurs tirs, est un élément précieux pour les artilleurs français qui appuient continuellement les forces engagées au sol dans la lutte contre le groupe terroriste Daech. Grâce à lui, les troupes peuvent assurer une permanence de tir sans se soucier de l’approvisionnement en munitions et se concentrer exclusivement sur l’atteinte de leur objectif militaire.
« Je dois préparer les charges, les fusées et confectionner les obus pour les tirs CAESAR afin qu’ils soient prêts à l’emploi. Un conditionnement qui facilite le travail des équipes lors de leurs missions de tir » explique le brigadier-chef Ulrich, chef d’équipe munitionnaire. L’important est de garder le rythme et de ne jamais se laisser surprendre. Ulrich et son équipe préparent les munitions des artilleurs selon les prévisions mais sont conscients que la mission peut évoluer à tout moment. Le type d’obus, la cadence de tir ou le nombre de coups sont amenés à varier rapidement afin de répondre aux besoins tactiques.
« J’ai aussi en charge la gestion des stocks pour ne jamais être à court selon les besoins opérationnels » explique le spécialiste. De son dépôt de munitions, il effectue quotidiennement un suivi de la consommation des pièces. Cela lui permet de connaitre en temps réel l’état précis de son approvisionnement et d’en demander un renouvellement pour maintenir la capacité opérationnelle de la batterie de tir.
Un poste clef qui n’est pas toujours évident. La Fire Base est un bivouac rustique et isolé, mais idéalement située pour appuyer par le feu d’artillerie les opérations de la coalition. La poussière du sable désertique, les variations de température entre le jour et la nuit, les horaires variables pour mieux surprendre l’ennemi sont autant de facteurs qui nécessitent une coordination sans faille et une bonne entente entre les soldats. « C’est un travail aussi très physique car un simple obus pèse plus de 40 kg mais on s’entend bien et on entretient la cohésion. C’est différent du régiment, cette fois ce n’est plus un exercice ou un entrainement mais une vraie expérience opérationnelle. On se sent vraiment utile et on mesure pleinement notre responsabilité d’être au cœur de cette mission » développe le brigadier-chef Flavien, aide munitionnaire. Un poste qui implique organisation et réactivité mais aussi rigueur et esprit d’équipe.
Ces deux munitionnaires sont d’accord, il s’agit de penser vite et bien. Présents durant chaque tir, ils sont en mesure d’agir rapidement, à tout moment. Ils maintiennent une écoute attentive des émissions radios et suivent scrupuleusement la consommation des CAESAR. Le contexte spécifique de ce théâtre d’opération valorise la contribution française à l’Operation Inhérent Resolve qui combat le groupe terroriste Daech. Une mission exigeante à laquelle les militaires français sont fiers de participer « Lors des phases de repos, on reste tous prêts pour demeurer efficace. Personne n’a le droit à l’erreur et de toute façon on sait que l’on partage tous un même objectif » confirme le brigadier-chef Flavien, « vaincre Daech. »
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit d’unités de sécurité nationale irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense