Le sergent-chef Ella est masseuse-kinésithérapeute sur la base aérienne projetée au Levant. Pendant six semaines, elle est intégrée au sein de l’équipe médicale pour son troisième déploiement en opération extérieure.
Après une année d’école préparatoire et trois ans formation à Paris, la sergent-chef Ella embrasse une carrière militaire. Elle fait partie de la quarantaine de kinésithérapeutes militaires du service de santé des armées (SSA).
Sur la base aérienne, la mission principale du sergent-chef Ella est de traiter les pathologies liées aux contraintes de vol des pilotes. « Je m’occupe essentiellement des équipages afin de traiter des troubles posturaux, détaille la kinésithérapeute. En vol, le corps subit de fortes contraintes. Ponctuellement, je suis aussi amenée à traiter de la petite traumatologie liée à la pratique du sport ».
En effet, les longs vols peuvent causer des douleurs aux pilotes d’aéronefs. « L’inclinaison du siège est conçue pour encaisser les facteurs de charges, détaille la sergent-chef. L’équipage compense en gardant son dos légèrement décollé sur les phases plus stables du vol, ce qui fatigue particulièrement les lombaires.» De plus, pour accomplir leur mission de nuit, les équipages portent des jumelles de vision nocturne qui déséquilibrent le casque et sollicitent le rachis cervical.
Actuellement, les trois quarts des pilotes consultent le cabinet de la kinésithérapeute. « Il a y deux stades de prise en charge : la prévention et le curatif, indique le sergent-chef. Pour le premier, je fais des évaluations de posture du patient et pour le second, je travaille sur les contractures musculaires afin que les militaires retrouvent une mobilité des lombaires et des cervicales ».
Intégrée à l’équipe médicale, Ella veille en permanence au bon état de santé de tous les militaires déployés. Elle traite des victimes de blessures traumatiques légères comme des entorses ou luxations nécessitant une rééducation précoce. Grâce à un traitement rapide, ils peuvent poursuivre leur mission sur le théâtre. Insérée au cœur des opérations, la kinésithérapeute garantit une prise en charge optimale et de meilleures chances de récupération.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense