Les avions de combat positionnés sur la base aérienne projetée (BAP) au Levant effectuent plusieurs sorties par jour pour mener différentes missions d’appui feu au profit des forces alliées en Syrie et en Irak, de frappes planifiées sur des objectifs liés à Daech et d’acquisition de renseignement. Ces missions menées sept jours sur sept dans des conditions extrêmes liées à la chaleur et à l’environnement désertique sont exigeantes pour les militaires, mais aussi pour les matériels.
Afin d’optimiser le potentiel technique de la flotte Rafale et permettre la régénération des appareils, des relèves « avion » sont régulièrement nécessaires entre la métropole et le théâtre d'opérations. Chaque relève est préparée avec beaucoup de minutie et de rigueur afin que sa réalisation n’impacte pas l’activité opérationnelle. C’est pourquoi une planification de plusieurs semaines en amont est nécessaire pour assurer la meilleure coordination de tous les acteurs impliqués dans la manœuvre depuis la préparation du départ en métropole jusqu’au retour des Rafale relevés.
La première étape commence sur la base aérienne de stationnement en France où les aéronefs sont sélectionnés en fonction de leur potentiel en heures de vol et préparés pour leur départ en opération par l’escadron de soutien technique aéronautique. Pendant ce temps, les équipages de Rafale désignés pour assurer le convoyage préparent le vol en lien avec l’équipage du ravitailleur C-135 Fr. Ce dernier est indispensable pour la projection lointaine des Rafale qui nécessitera de nombreux ravitaillements en vol au cours d’un vol de plusieurs heures au-dessus de la Méditerranée.
Une fois arrivés sur la BAP, les avions sont immédiatement pris en compte par les mécaniciens déployés afin de les mettre en configuration de combat le plus rapidement possible. Capables de réaliser un niveau d'entretien technique quasiment identique à celui d’un escadron de soutien technique aéronautique en métropole, les mécaniciens aux différentes spécialités assurent alors le plus rapidement possible les opérations de préparation, de dépannage, d’armement, de changements de configuration et autres opérations de maintenance aéronautique des appareils « arrivant » et « quittant ».
Les équipages pour leur part ne restent que le temps de préparer le vol retour et de partager quelques brefs moments de convivialité avec leurs camarades déployés avant de repartir pour assurer le convoyage retour des Rafale « quittant » jusqu’à leur base aérienne mère. La mission est alors terminée et bien que souvent conduite dans l’ombre elle n’en reste pas moins une mission essentielle, menée régulièrement depuis plus de trois ans et demi, afin de garantir la permanence des opérations aériennes françaises sur le théâtre.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense