Alors que la crise sanitaire liée à la COVID-19 devenait une pandémie mondiale, la Base aérienne projetée (BAP) au Levant continuait, sans vaciller, à lutter contre l’organisation terroriste Daech dans le cadre de l’opération CHAMMAL.
Le 24 avril 2020, la BAP au Levant mettait en place un système de sas de quatorzaine, afin d’accueillir les relèves du personnel et ainsi assurer la continuité opérationnelle de la mission.
Testés moins de 72 heures avant leur déploiement sur le théâtre, les militaires sont pris en charge dès leur descente de l’avion, par l’antenne médicale française et les médecins locaux. Des procédures sanitaires spécifiques sont appliquées, par exemple la désinfection des avions de chasse convoyés vers la BAP par les pompiers de l’Air ou la prise de température corporelle pour l’ensemble du personnel arrivant.
Une fois arrivés, les militaires sont ensuite orientés vers les « blocs » du sas de quatorzaine. En adaptant les infrastructures existantes, la BAP a initié un système de confinement doté de toutes les commodités. Chaque bloc dispose ainsi d’un coin repas, de sanitaires, de chambres, ainsi que d’un espace dédié à la pratique du sport. Les militaires continuent à y appliquer les mesures sanitaires en vigueur (port du masque et respect des gestes barrières).
Système robuste, hermétique et éprouvé, le sas a accueilli depuis sa création près de 1500 militaires. Point d’entrée et de sortie au Levant, le sas dispose également d’un « bloc » réservé au personnel en transit conforme aux règles sanitaires en vigueur.
La quatorzaine passée dans le sas est occupée différemment par chacun. Pour certains, cette période leur a permis de préparer au mieux leur mission. « Tous les matins, j’utilisais l’ordinateur mis à notre disposition pour me familiariser avec la documentation liée à mon futur poste et être ainsi opérationnel dès ma sortie du sas. Je communiquais aussi fréquemment avec mon prédécesseur afin d’échanger sur les consignes », témoigne l’adjudant-chef Valérie.
Pour d’autres militaires, les créneaux de sport ont représenté une bouffée d’oxygène . « Le sport était notre moment privilégié de la journée, se remémore la sergent-chef Delphine. Cela nous a permis d’entretenir notre condition physique et de nous dépasser lors de challenges que nous nous lancions. ».
Enfin, pour le capitaine Xavier, le sas a permis de renforcer l’esprit de cohésion des militaires projetés sur la BAP. Il explique : « Déployé sur le théâtre en personnel isolé, le passage au sas a facilité mon intégration, me permettant de rencontrer d’autres militaires. Dans ma chambre, j’ai côtoyé le « Padre », un mécanicien Rafale et un réserviste spécialisé dans les Systèmes d’information et de communication (SIC). Si je devais qualifier cette expérience, je parlerais avant tout d’un formidable enrichissement humain ».
Avec aucun cas de COVID-19 recensé en 12 mois, la BAP au Levant atteste, par son agilité et sa capacité d’adaptation, de la détermination de la France à continuer la lutte contre Daech.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.
Sources : État-major des armées
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