Déployée en Irak depuis septembre 2016, la Task Force (TF) Wagram a réalisé plus de 1500 missions en appui des forces irakiennes. Forte de près de 200 militaires armant quatre canons Caesar, la TF Wagram complète les moyens du pilier « appui » de l’opération Chammal, en soutenant l’action des troupes irakiennes engagées au sol dans les combats contre Daech. Pleinement intégrée à la Coalition, une coordination est effectuée de façon permanente tout au long de la chaîne de validation d’une demande d’appui.
Tout d’abord, les cibles doivent être identifiées. Pour ce faire, les objectifs sont désignés de deux façons différentes : soit par les forces irakiennes sur le terrain, soit directement par les moyens de la Coalition, avec notamment les missions de renseignement des Rafale ou de l’Atlantique 2 pour les moyens français. Dans les deux cas, les informations arrivent au sein de la TF américaine Falcon. Le capitaine Philippe, officier de liaison entre la TF Wagram et la TF américaine, sélectionne les cibles qui pourraient être traitées par les artilleurs français en fonction des capacités du canon Caesar, de leur emplacement géographique et de l’effet souhaité sur le terrain.
Avant chaque tir, le processus de validation est minutieusement mis en place et vérifié par une autorité de la Coalition, le Target Engagement Autority. Cette vérification comporte plusieurs étapes. Premièrement, il faut être certain de la présence de combattants ou de matériels de Daech. Deuxièmement, il faut s’assurer qu’aucun dommage collatéral ne peut avoir lieu vis-à-vis de la population, ou vis-à-vis des infrastructures telles que des écoles ou des hôpitaux.
Troisièmement, chaque demande de tir doit avoir, ensuite, l’approbation des forces irakiennes. Dernièrement, il faut vérifier que les tirs d’artillerie ne rentrent pas en conflit avec d’éventuels autres éléments comme les mouvements aériens.
Le tir peut finalement avoir lieu sous réserve qu’il respecte les règles d’engagement françaises. Ce contrôle est effectué par le chef de corps ou le chef opérations de la TF Wagram avec l’aide d’un legal adviser, conseiller juridique pour les opérations. Une fois l’aval donné, les ordres de tirs sont transmis au centre opérations du groupement tactique d’artillerie sur les postes avancés, afin de les mettre en œuvre. Pour chacun des tirs d’artillerie française, le choix des obus est déterminant. Une proposition d’emploi est d’abord émise par la Coalition avec la demande d’appui-feux ; les artilleurs français valident ou ajustent cette proposition en fonction de l’estimation des dommages collatéraux, de l’effet tactique recherché sur le terrain, et des caractéristiques propres au canon Caesar.
C’est de jour comme de nuit, ou encore sous une chaleur frôlant parfois les 50°C à l’ombre, que les artilleurs de la TF Wagram mettent en application leurs savoir-faire pour réaliser les missions d’appui-feu au profit des soldats irakiens. Intégrés au sein de la Coalition, artilleurs français et américains vivent ensemble au quotidien.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense