De fin septembre à courant octobre, la Task Force (TF) Narvik a formé à la pédagogie les officiers élèves de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS). Cette formation pour 114 futurs officiers irakiens s’inscrit dans le cadre d’une session multi-domaines destinée à améliorer leur capacité de commandement, avec notamment du combat rapproché, de la topographie et surtout de la pédagogie, compétence nécessaire dans le cadre de leur futur rôle de chef.
Savoir transmettre, une nécessité du commandement
Commander n’est pas inné. Toute action collective s’organise autour d’un objectif. Une fois l’ordre préparé, le chef en donne connaissance à ses subordonnés et fournit les explications nécessaires à la compréhension des choix qu’il a effectué. Il les éclaire sur les objectifs de ses propres supérieurs, situant ainsi l’action dans un cadre élargi et lui donnant sens. L’information constitue à ce titre un des fondements majeurs de l’exercice du commandement
Les instructeurs de la TF Narvik, spécialistes et formateurs, sont reconnus pour leurs capacités à délivrer des formations de haute technicité dans leur domaine de spécialité. Ainsi, l’instruction pédagogique des futurs officiers des forces spéciales irakiennes leur a été confiée.
De la planification d’une séance de sport à la survie en groupe, la pédagogie impacte tous les domaines
Dès le début de la formation théorique, les officiers élèves ont effectué un exercice sur les éléments à conserver dans une situation de survie, démontrant très concrètement que les choix de groupe sont plus pertinents que les choix individuels. Forts de cette logique, les stagiaires se sont penchés sur la planification d’activités diverses en se concentrant sur la manière de les articuler et de les expliquer dans la perspective du groupe.
A chaque exercice, la pédagogie revêt une importance prépondérante afin d’être en mesure d’expliquer la séquence à venir en mobilisant des outils spécifiques. Si un entraînement au combat nécessite un schéma ou une caisse à sable pour effectuer une manœuvre en plusieurs temps, la présentation d’une séance de tir mettra davantage l’accent sur les règles de sécurité dans l’infrastructure utilisée.
La théorie individuelle précède la pratique en groupe
Dès que la théorie fut maîtrisée, les stagiaires ont été mis en situation. Chaque officier élève devant conduire une manœuvre de combat en zone urbaine avec huit camarades sous sa responsabilité. La présentation de la mission doit être claire pour que les ordres qui en découlent soient concis et qu’ils suffisent à assurer la bonne exécution de la mission. A l’issue, l’officier élève devait débriefer avec ses camarades pour avoir un retour d’expérience et améliorer l’efficacité de ses directives. Lors de ces mises en situation, les instructeurs ont particulièrement veillé à ce que le meneur soit pédagogue. Ils doivent garder à l’esprit qu’« il n’y a pas de mauvais soldats, seulement des mauvais chefs ! ».
A travers ces cours, la TF Narvik appuie l’ICTS dans la formation de ses futurs officiers qui, par leur capacité à transmettre ordres et savoir-faire, affirment leur compétence de meneurs d’hommes dans le combat contre Daech.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense