Durant le mois de décembre, dans le cadre du stage « enquête post-attaque », les sapeurs du génie de la Task Force Narvik ont formé l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS) au prélèvement d’indices suite à une explosion fictive d’engin explosif improvisé. Cette formation s’inscrit dans le cursus intitulé : « Conseil en faveur de la lutte anti-terroriste ».
Une fois arrivé sur le site de l’explosion, où un scénario a été établi par les instructeurs français, le groupe d’enquêteurs a dû définir un secteur de recherche en délimitant clairement la zone d’investigation. Les sapeurs du génie ont auparavant expliqué la procédure minutieuse à suivre afin de collecter les indices témoignant de la présence d’explosif, de matériel et d’activité humaine. Équipés de masques et de gants afin de ne pas « polluer » les preuves, l’investigation a pu démarrer dans le respect des règles en vigueur.
A l’aide de panneaux d’identification d’éléments, les enquêteurs ont marqué l’ensemble des indices relevés afin de garantir la collecte d’un maximum d’informations. La prise de photographies comme images preuves faisait également partie du processus. Enfin, de la terre a été prélevée au cœur du cratère causé par l’explosion dans le but de vérifier la présence de poudre ou de matière explosive.
Ces indices ont ensuite été ramenés en base arrière pour une étude plus « approfondie » avec du matériel et des technologies scientifiques qui doivent permettre de reconstituer le dérouler de l’explosion.
Cette instruction dispensée par des spécialistes militaires français de la lutte contre les engins explosifs improvisés permet d’apporter les conseils nécessaires à l’optimisation de la lutte des forces armées irakiennes contre les attentats terroristes. Le personnel de l’Iraqi Counter Terrorisme Service (ICTS), formé par la Task Force Narvik dans le cadre de l’opération Chammal, intervient régulièrement sur les sites d’explosion liés aux attentats terroristes. Ils sont par ailleurs presque toujours en première ligne dans le combat contre Daech.
Ces échanges de savoir-faire et de techniques d’investigation demeurent un atout considérable dans la remontée des filières djihadistes afin de limiter le risque d’attentat terroriste sur le territoire irakien.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 80 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense