Depuis le 1er août, la Task Force Narvik conduit un stage « Deep Recon Course » au profit d’une vingtaine de soldats irakiens au sein de l’Académie des forces spéciales irakiennes : l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS).
D’une durée totale de quatre semaines, ce stage a pour but de former des petites unités autonomes capables d’infiltrer, de se dissimuler, d’analyser et de faire remonter les informations afin de fournir du renseignement tactique et ainsi appuyer l’action offensive immédiate des bataillons.
Pour que les soldats irakiens puissent atteindre cet objectif, les soldats de la Task Force Narvik travaillent en étroite collaboration avec les autres membres de la Coalition et les instructeurs irakiens de l’ICTS afin d’adapter le programme au profil des soldats présents, aux réalités du combat contre Daech et aux besoins opérationnels.
A mi-parcours du stage, les soldats irakiens se sont entraînés aux savoir-faire « classiques » d’un combattant comme l’entraînement physique ou encore le tir courte et moyenne portées. Ils ont également travaillé des savoir-faire plus spécifiques comme la lutte contre les IED, le combat en zone urbaine et le sauvetage au combat.
Quotidiennement, c’est sous une chaleur écrasante que les soldats français transmettent leur expertise et délivrent leurs conseils aux soldats irakiens. Mais les conditions météorologiques n’entament en rien ni la volonté des instructeurs, ni la concentration et la motivation des stagiaires. Manipuler un brancard, un kit de perfusion ou encore réfléchir à la façon de neutraliser un IED, deviennent petit à petit des actes du quotidien. C’est maintenant l’heure des exercices d’infiltration, et tout ça de nuit pour travailler l’orientation et la progression en toute discrétion. Un peu de fraîcheur pour les stagiaires comme pour les instructeurs.
Dans quelques semaines, les soldats irakiens seront évalués lors d’un rallye de plusieurs jours, à l’occasion duquel ils devront restituer l’ensemble des savoir-faire appris pendant le stage. Mais pour le moment, l’heure est encore au drill « again and again » pour que ce qu’ils apprennent devienne des actes réflexes.
Depuis deux ans, la Task Force Narvik participe à la formation des soldats irakiens de l’Iraqi Counter Terrorism Service, dont l’académie est basée à Bagdad. Les soldats issus de l’ICTS sont engagés en première ligne dans des opérations d’envergure contre Daech, comme cela a été le cas dans la bataille de Mossoul.
La Task Force Narvik fait partie du « pilier formation » de l’opération CHAMMAL. Ce « pilier » rassemble une centaine de militaires français en Irak autour d’une mission de formation effectuée au sein des TF Narvik et Monsabert et vise à améliorer les capacités de commandement et les savoir-faire tactiques des troupes irakiennes, qu’elles soient novices ou aguerries. Ces actions de formation et de conseil menées par les soldats français participent ainsi à la construction du pilier sécuritaire des forces irakiennes.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense