Opérations
Des millions de personnes sont actuellement rassemblées à Bagdad pour le pèlerinage chiite d’Al Kadhimiya, l’un des plus importants de la région. Cet événement constitue un réel défi pour la 6e division irakienne en charge de la sécurité de la capitale. Il représente également un défi pour les auxiliaires sanitaires militaires.
Pour Oscar, médecin-chef de la Task force Monsabert, cette manifestation est une opportunité pour entraîner le personnel de santé irakien en vue de son déploiement sur le terrain. Il a d’ailleurs organisé avec l’équipe médicale française un programme de formation et d’entraînements spécifiques qui s’est déroulé du 17 au 19 mars.
La première journée a été consacrée à la remise à niveau des ambulances irakiennes. Les véhicules ont été équipés selon des standards simples, avec du matériel adapté pour les premiers secours et le combat.
Pour la seconde journée, Oscar avait créé trois protocoles de prise en charge du blessé de guerre en fonction des ressources matérielles dont disposent les Irakiens. Le médecin français les a également détaillés en 8 points clés pour réagir face à toutes circonstances : blessés en détresse respiratoire, en choc hémorragique ou inconscient avec un traumatisme crânien.
S’appuyant sur son expérience d’urgentiste de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Oscar avait, pour le dernier jour, mis en place des exercices réalistes auxquels les Irakiens pourraient être confrontés pendant le pèlerinage. Au programme : explosion d’un van avec des pèlerins, attaque de check-point par des terroristes ou attaque au mortier sur une position fortifiée.
Les stagiaires ont pu mettre en pratique les procédures et protocoles nouvellement acquis de la prise en charge sur le lieu de l’incident au transport vers le centre de traitement.
Au bilan, cette dernière journée a montré que l’expérience au combat des irakiens, confortée par les conseils avisés des soldats français donne de très bons résultats.
« Le travail de fond des mandats précédents de la TF Monsabert a permis de former au sauvetage au combat plus de 600 soldats et de rendre autonome la 6e division irakienne en termes de formation. Elle dispose désormais de ses propres moniteurs. J’ai donc choisi de recentrer notre mission de conseil sur les urgences et la médecine de guerre. L’objectif est bien de leur apprendre à sauver les vies de nos camarades irakiens blessés sur le champ de bataille » explique le médecin-chef Oscar.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’OIR (opération Inherent Resolve) et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense
