L’adjudant Johann a été en 19 ans de service déployé onze fois en mission extérieure. Actuellement en Irak, il fait partie de la quarantaine de militaires français de la Task Force Narvik qui est une composante du pilier formation de l’opération Chammal.
Il occupe la fonction de chef de section de la cellule contre les engins explosifs improvisés (C-IED Counter - Improvised Explosive Device) dont la mission est de former la cellule iraquienne du même nom de l’académie de l’ICTS (Iraki Counter Terrorism Service) à la lutte contre-IED.
Pour mener à bien ses formations, il peut compter sur deux moniteurs C-IED, cinq aide-moniteurs et un binôme de démineurs.
Il s’appuie également sur ses propres connaissances ; en France, ce sous-officier expérimenté a occupé pendant trois ans le poste d’instructeur génie aux actions en zone urbaine et a été deux fois employé comme conseiller lors de ses déploiements à l’étranger.
« En 2011, en Afghanistan, je guidais la cellule génie de l’école d’officiers afghane. Ensuite j’ai eu aux Emirats Arabes Unis l’opportunité de former les instructeurs de combat en zone urbaine émiriens et les sections génie combat émiriennes durant certains exercices », explique l’adjudant.
Il dispense actuellement un cours de huit semaines au profit de futurs sapeurs, tout en accompagnant les instructeurs irakiens de la deuxième école (école de spécialité) de l’académie de l’ICTS. Les stagiaires apprennent à évoluer dans un environnement dit MUNEX et IED, c’est-à-dire un environnement où les principales menaces sont les munitions non explosées et les explosifs improvisés.
Selon l’adjudant Johann, le secret d’une bonne formation est de se fonder sur « la pédagogie par l’accompagnement. Il ne faut pas chercher à imposer une méthode pédagogique aux instructeurs irakiens mais plutôt s’appuyer sur leurs capacités, leur compétence et leur expérience afin d’améliorer « pas à pas » leur méthode pédagogique qui est déjà d’un très bon niveau ».
Cette mission enrichissante sur le plan humain, a marqué l’adjudant Johann : « les instructeurs irakiens nous font ressentir qu’ils sont particulièrement attachés à notre présence et sont très réceptifs aux conseils prodigués. Mon meilleur souvenir sera l’attachement qu’ils portent aux français, leur ouverture d’esprit et surtout leur combattivité à vouloir que l’Irak aille de l’avant dans la guerre contre Daech et retrouve une totale liberté ».
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l'opération Chammal représente le volet français de l'Opération Inherent Resolve (OIR) au sein d’une coalition de 79 pays et organisations. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l'opération Chammal vise, à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daech sur leur territoire. L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier " appui " destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech ; un pilier " formation" au profit des forces de sécurité irakiennes. A ce jour, le dispositif complet de l'opération Chammal compte près de 1 000 militaires. Il comprend également plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense